L’analphabétisme : un facteur de pauvreté et d’inégalité

Publié le par Denis-Zodo

Selon la définition contemporaine, l'analphabétisme est une faible capacité de traitement de l'écrit qui nuit au bon fonctionnement en société, tant sur le plan personnel que social et professionnel.  Nous n’incluons donc plus dans cette définition seulement les personnes qui ne savent ni lire, ni écrire encore moins  calculer.

Il faut distinguer l'analphabétisme en pays industrialisé de celui que l'on retrouve dans les pays en voie de développement. Alors que le premier concerne une population adulte qui a eu la chance d'aller à l'école, dont le niveau de lecture et d'écriture est très faible, le second a une dominance d’absence de scolarisés.

Désormais, nous ne pouvons parler d’analphabétisme sans préciser qu’il existe plusieurs niveaux d’alphabétisations.  Nous échelonnons la capacité de lire, d’écrire et de calculer de un à cinq. 

Au niveau un, on retrouve des adultes ayant de la difficulté à utiliser tout document écrit. 

Au niveau deux, les personnes peuvent reconnaître certains mots dans un texte simple, mais éprouvent de la difficulté à se servir de documents usuels.  Ces personnes ne peuvent écrire. 

Au troisième niveau, les personnes sont en mesure de lire et de comprendre des documents simples, mais évitent les situations où elles doivent utiliser l’écrit. 

Enfin, aux quatrième et cinquième niveaux de l’alphabétisme, les personnes sont en mesure de composer avec la majorité des exigences courantes de lecture. 

Au quatrième niveau, la personne peut avoir des difficultés avec l’orthographe et la structure.

Ce sont souvent des situations d’illettrismes ,c'est-à-dire, situation d’une personne de plus de 16 ans ayant été scolarisée, sortie du système scolaire en ayant peu ou mal acquis la pratique de la lecture et de l’écriture ou l’ayant oubliée.

Pour posséder des capacités de lecture suffisante pour fonctionner en société, le niveau 3 est requis.  Beaucoup de personnes sont étonnées de constater qu’à l’heure actuelle où l’accès à l’école est généralisé et le niveau de scolarisation est élevé dans la plupart des pays, il y a encore près du tiers des Africains de 16 à 65 ans qui se situent aux deux niveaux les plus faibles d’alphabétisme.

En outre, à partir des données d'une enquête menée par Statistique et selon les spécialistes de la question, on peut de façon très simple situer à trois niveaux l'analphabétisme.

Les analphabètes complets forment : C’est en quelque sorte le noyau dur de l'analphabétisme en pays industrialisés. Incapables de lire la plupart des documents écrits courants, ils ne reconnaissent que les éléments de base, soit leur Permis de Conduire ou l'étiquette d'un mode d'emploi. Ce groupe comprend aussi les gens souffrant d'incapacités intellectuelles.

Le deuxième niveau, regroupe les analphabètes dits fonctionnels et les dyslexiques. Ils peuvent reconnaître les mots, mais avouent avoir de la difficulté à comprendre le matériel de lecture usuel. Dans une classe, ils seraient au même niveau que les élèves du deuxième cycle de l'école primaire.

Le troisième degré est relatif aux autres analphabètes qui réunit ceux qui peuvent lire, mais dans un nombre limité de situations. (Il faut que le matériel soit court et les tâches à effectuer très simples). Ces personnes ne lisent pas à la maison et évitent les situations de lecture. Les chiffres sont alarmants : de 19 à 38 % d'analphabètes au Québec. En France, plus de trois millions de personnes vivent en situation d’illettrisme, soit près d'une personne sur dix, âgée de 18 à 65 ans et ayant été scolarisée en France. Selon les derniers chiffres rendus publics, début juin, par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI). En Afrique et dans les pays pauvres, les chiffres sont intolérables.

Les causes 

Les raisons pouvant expliquer qu’il y ait un si grand nombre de personnes analphabètes sont diverses.  Elles proviennent à la fois de difficultés personnelles, scolaires, économiques, culturelles et sociales.  Une troisième cause, d'origine affective, regroupe les jeunes qui se sont détournés de l'apprentissage scolaire en raison de problèmes familiaux, de conflits avec leurs parents, etc.

Cependant, l’analphabétisme est souvent lié à un contexte de pauvreté.  Une très faible scolarisation est aussi une des causes les plus directes de l'analphabétisme.

Les facteurs sociaux comme la violence familiale, et la non valorisation de l’écriture à l’intérieur de la famille, car Il y a « plus d'analphabétisme dans les milieux défavorisés, sous culturels, dans les milieux où les parents stimulent et soutiennent moins leurs enfants dans leurs études puisque, souvent, ils ont une préoccupation de survie», Les personnes ayant eu à quitter l’école tôt afin de subvenir aux besoins de leur famille ont souvent de la difficulté avec le code écrit.  Aussi, certains ont appris mais désappris la lecture et l’écriture faute d’avoir eu à utiliser ces acquis dans la vie courante.  Les personnes provenant d’autres cultures ainsi que celles ayant une déficience intellectuelle ont aussi besoin d’améliorer leur contact avec l’écrit pour favoriser leur adaptation sont aussi des causes sociales fréquentes de l’analphabétisme. 

Les causes dites multiples, liées à des problèmes physiques telles les troubles d’apprentissage, la maladie physique et mentale : une incapacité intellectuelle, sensorielle ou une dyslexie d'origine neurologique.

Enfin, l'analphabétisme peut aussi découler de méthodes pédagogiques jugées inadéquates ou avec lesquelles l'enfant est en butte.

Plusieurs facteurs sont associés à l'analphabétisme. Citons d'abord Le cadre social qui constitue une deuxième composante majeure. Toutefois  le milieu défavorisé n'est pas nécessairement fataliste: beaucoup de parents issus de ce milieu s'intéressent aux lectures des enfants ou lisent eux-mêmes régulièrement.

 L’analphabétisme touche plus de la moitié de la population africaine. Ce nombre seul suffit à le définir comme un problème social en Afrique. Il trouve sa source dans les inégalités sociales, il se perpétue dans le système d'éducation et il provoque l'exclusion d'une grande partie de la population.

Mais, quelles en  sont les conséquences ?

Les conséquences  

Nous constatons, par ailleurs, que même si les sources des lacunes en lecture et en écriture sont diverses, les conséquences sont généralement les mêmes : pauvreté, chômage (la capacité de lecture et d'écriture constitue une exigence pour 98 % des emplois modernes), culture générale moindre, faible estime de soi, accidents de travail, mauvaise gestion financière, perpétuation du problème d’une génération à l’autre, problèmes de santé, manque de participation à la vie sociopolitique, etc.

Les personnes ayant de la difficulté à lire, écrire et calculer éprouvent donc une foule de contraintes dans leur vie quotidienne : difficulté à lire leur courrier, à comprendre leurs factures, à utiliser les services informatisés, à aider leurs enfants dans leurs travaux scolaires et encore bien d’autres situations problématiques.

Les coûts sociaux et personnels de l’analphabétisme étant élevés, l’alphabétisation est essentielle afin de rendre ces personnes plus autonomes.

 « L’illettrisme et l’analphabétisme sont des causes majeures d’exclusion et pourtant ces phénomènes restent étonnamment diffus, enfouis, insoupçonnés car les personnes ont tendance à cacher leurs difficultés par crainte d’être déconsidérées. Ces maux maintiennent dans la dépendance, contribuent à l’isolement, à la perte de confiance et d’estime de soi, et entravent les capacités d’autonomie et de développement personnel des plus pauvres (…) On n’imagine pas les trésors d’ingéniosité qu’une personne ayant des difficultés à lire et à écrire doit développer pour contourner tous les obstacles dressés par une société où la culture de l’écrit, de l’information, et de la communication prédomine. Une société qui dit vouloir s’attaquer aux causes de l’exclusion et qui pourtant ne prend pas suffisamment conscience que l’illettrisme et l’analphabétisme sont à la racine de bien des exclusions.

Faire valoir ses droits civiques et sociaux, se loger, trouver un emploi impose d’avoir accès à l’information, de savoir lire et remplir un imprimé, d’entreprendre des démarches administratives, d’oser prendre la parole.

En général, une personne analphabète vit de la honte, se perçoit comme responsable de sa situation et cherche à la cacher. Elle est convaincue qu'elle est la seule au monde à vivre un tel problème. Cela en fait souvent une personne qui a développé des stratégies surprenantes de débrouillardise. Elle en fait aussi une personne dépendante et vulnérable vis-à-vis de son entourage mais aussi face à toutes les Institutions de la société dans laquelle elle vit.

Analphabétisme rime avec pauvreté

L'analphabétisme n'est pas un phénomène isolé. Il est lié à la pauvreté, à la misère et à l'exploitation. Il est d'ailleurs intéressant de constater que, dans la plupart des pays, les cartes de l'analphabétisme et de la pauvreté se superposent. Cela n'est évidemment pas l'effet du hasard : l'analphabétisme est à la fois un problème particulier et le symptôme d'une situation économique, politique, sociale et culturelle. Au Québec, et ailleurs l'analphabétisme est directement lié à la division sociale du travail. Les personnes analphabètes constituent une main-d'œuvre peu qualifiée, une réserve de travail que le capital utilise au gré des fluctuations du système économique. Ce sont en majorité des travailleurs et des travailleuses non qualifiés, des chômeurs et des chômeuses, des travailleurs et des travailleuses occasionnels, ainsi que des bénéficiaires de l'aide sociale. Par conséquent, l'analphabétisme n'est pas un accident historique. Il participe de la division sociale du travail et de la division de la société en classe. Ainsi, les adultes analphabètes se situent au bas d'une échelle dont ils ne peuvent - collectivement - gravir les échelons. En ce qui concerne l'emploi, le revenu, le logement, la consommation et l'éducation, ils vivent une situation sans issue : la société ne leur offre aucune possibilité réelle et collective de promotion.

Quant aux perspectives d'avenir, elles ne sont pas roses. La mondialisation, le libre-échange, le capitalisme sauvage (dans le sens de « non encadré par l'État ») ne profitent qu'à une minorité de privilégiés. Chaque jour, des usines ferment et des gens perdent leur emploi, tandis que les grandes compagnies et les banques font des profits records. Les politiques économiques de nos gouvernants provoquent l'appauvrissement de milliers de personnes tout en augmentant l'écart entre les plus riches et les plus pauvres.

Dans ce contexte, l'augmentation de la pauvreté et l'insignifiance des moyens mis en oeuvre pour la contrer nous amènent à constater que le problème de l'analphabétisme ne diminuera pas de façon significative avant plusieurs années et qu'il risque même de s'accentuer.

Analphabétisme et système scolaire

En ce qui a trait à l'éducation, la situation n'est pas différente. En général, les statistiques scolaires démontrent que ce sont les enfants des classes populaires qui profitent le moins du système scolaire. En majorité, ils aboutissent à des voies d'évitement (programmes allégés) qui les préparent directement à évacuer le système. Ce constat n'est guère surprenant. En effet, le système scolaire ne peut être qu'à l'image du pouvoir qui le met en place. Il reflète les mêmes valeurs d'inégalité afin de perpétuer l'organisation sociale dont il est issu.

Ainsi, l'école devient le premier facteur d'exclusion sociale pour les jeunes issus des milieux populaires, au lieu d'être le premier agent d'insertion sociale.

D'ailleurs, dans la plupart des cas, l'histoire de vie des personnes analphabètes nous démontre que leurs difficultés se sont manifestées au début du primaire et n'ont jamais été corrigées. Chaque année scolaire n'a servi qu'à mettre en évidence leurs incapacités à s'intégrer à l'école et à apprendre. Pour ces gens, l'école est synonyme d'échec. On ne doit pas s'étonner s'ils refusent d'y retourner, s'ils s'y sentent mal à l'aise et impuissants.

Le système scolaire est malheureusement peu préoccupé par cette réalité. S'il n'est pas le seul responsable de l'échec scolaire, il intervient peu sur les causes de l'échec et n'offre pas beaucoup de soutien adéquat aux enfants qui vivent des difficultés d'apprentissage liées à leurs conditions.

Ce manque de préoccupation à l'endroit des classes populaires ne se fait pas sentir uniquement au primaire. En effet, alors que l'éducation des adultes est censée favoriser le rattrapage, ce sont encore les classes populaires (et les personnes analphabètes) qui sont les plus absentes au niveau des cours offerts aux adultes.

Analphabétisme et exclusion

Dans un monde où la lecture et l'écriture sont des outils incontournables pour fonctionner en société, ne pas pouvoir maîtriser le code écrit a des incidences dévastatrices.

Ainsi, pour une personne analphabète :

§       Avoir besoin d'aide pour lire sa correspondance ou pour remplir une    demande d'emploi, c'est être dépossédée de son autonomie;

§       Ne pas chercher un meilleur emploi par peur d'affronter l'inconnu, c'est être dépossédée de sa liberté;

§       Ne pas avoir accès à des renseignements sur des services aussi essentiels que la pension, les rentes, la santé ou l'aide sociale, c'est être dépossédée de ses droits de contribuable;

§       Être limitée dans l'exercice de ses droits fondamentaux, comme le droit à l'éducation et au travail, c'est être dépossédée d'une distribution juste et équitable des chances et de richesses;

§       Ne pas pouvoir exercer en toute connaissance de cause son droit de vote, c'est être dépossédée de ses droits de citoyen;

§       Ne pas être en mesure de lire la posologie d'un médicament ou de s'alimenter sainement, c'est être dépossédée de sa propre santé;

§       Ne pas pouvoir aider ses enfants dans leurs apprentissages scolaires, c'est être dépossédée d'une partie de son rôle de parents;

§       Etc.

De dépossession en dépossession, les personnes analphabètes deviennent un peu comme des fantômes sociaux. Comme elles consomment peu, on ne les sollicite pas. Comme elles votent peu, on ne leur promet rien. Comme elles se révoltent peu, on ne leur donne rien. Ainsi, elles deviennent peu à peu exclues de toutes les facettes de la vie sociale, culturelle, économique et politique, et, dans un certain sens, d'elles-mêmes.

Or, l'exclusion d'une grande partie de la population n'est pas une donnée incontournable de la vie en société, mais le résultat d'une volonté délibérée de perpétuer un modèle social basé sur l'exploitation et l'inégalité.

 

COMMENT PRÉVENIR L'ANALPHABÉTISME ?

 

L'analphabétisme est le reflet historique de plusieurs siècles de pauvreté, de marginalité et d'exclusion de milliers de personnes dont la condition humaine a été ignorée. C'est le cas de près de 800 millions de personnes dans le monde. Cette réalité exige une réponse plus énergique de la part de la communauté internationale et notamment des Gouvernements des pays possédant des taux élevés d'analphabétisme, ainsi que des organisations chargées de l'éducation

La sensibilisation des adultes, des ministères et des organismes.

Le Ministère pourrait orchestrer une campagne d'information destinée aux adultes, aux familles, aux ministères et aux organismes qui s'intéressent à la prévention de l'analphabétisme (ONG…) ou y participer. L'analphabétisme demeure encore aujourd'hui un phénomène mal compris et fait l'objet de beaucoup de préjugés. On croit en général qu'il s'agit d'un problème essentiellement scolaire, et on ignore qu'il peut toucher, notamment, ceux et celles qui n'ont pas souvent l'occasion de lire et d'écrire et qui ont une faible scolarité. Il est essentiel de sensibiliser les différents ministères puisque cela pourrait ouvrir la voie à des collaborations fructueuses et efficaces. Il pourrait être approprié de sensibiliser le public, également, aux besoins des jeunes enfants, des parents et des adultes en ce qui a trait à l'appropriation de l'écrit; de faire connaître les moyens qui contribuent à l'alphabétisme, comme la formation continue et le fait de lire et d'écrire fréquemment à la maison et de le faire en présence des enfants, au travail ou pendant les activités communautaires; de proposer aux adultes, aux familles ou encore aux employeurs des façons de créer des milieux propices aux pratiques de lecture et écriture; et de suggérer aux garderies, aux bibliothèques et aux maisons de familles des moyens pour favoriser l'entrée dans l'écrit des enfants. Ces actions peuvent être menées à l'échelle nationale, régionale et locale.

  La création de conditions propices et le soutien à la recherche dans le domaine de l’éducation

Il importe de déterminer, à partir de l'état de la recherche, des sujets de recherche en matière de prévention de l'analphabétisme pouvant aider à comprendre les causes et à trouver des solutions aux problèmes actuels. La prévention de l'analphabétisme est un nouveau sujet d'intérêt. Il est essentiel de connaître, entre autres choses, la perception qu'ont les milieux populaires de la lecture et de l'écriture, les trajectoires familiales et scolaires qui conduisent à l'échec et à la réussite scolaire, les raisons qui mènent à désapprendre à lire, les moyens les plus efficaces de faciliter l'entrée dans l'écrit des enfants, l'influence qu'exercent les pratiques de lecture et d'écriture des parents (père et mère) sur l'apprentissage de la langue écrite de leurs enfants (filles et garçons), les façons d'augmenter la participation des pères aux programmes de prévention, les stratégies et les modèles d'intervention pouvant le mieux aider les parents qui lisent peu dans leur rôle de parents, et même les modalités d'évaluations, de financements et d'organisations des activités de prévention.

Le Ministère pourrait déterminer des sujets de recherches prioritaires en matière de prévention de l'analphabétisme, participer à des projets de recherches communs avec d'autres ministères ou organismes, comme ceux qui s'occupent de la famille ou de la culture, financer des projets de recherche avec des partenaires et solliciter la collaboration des chercheurs et des chercheuses de diverses disciplines. Une approche pluridisciplinaire est à privilégier. Divers champs de recherche, par exemple, la pédagogie, l'intervention précoce et familiale, la linguistique ou la sociologie, peuvent aider à comprendre les causes de l'analphabétisme et à définir des actions qui le préviennent.

Il est essentiel de faciliter les échanges d'information entre les praticiens, les praticiennes, les chercheurs et les chercheuses de toutes les disciplines, et de soutenir les recherches menées en collaboration. On peut supposer que les travaux des chercheurs et des chercheuses universitaires de plusieurs disciplines, ceux du secteur des jeunes ou d'autres ministères et organismes contiennent de l'information précieuse, que les Agents d'éducation auraient tout intérêt à connaître. Il serait utile de recenser les travaux en matière de prévention dans plusieurs disciplines et de rendre accessibles les résultats de ceux qui permettront d'orienter la recherche et de définir des actions préventives. Cette diffusion peut aussi faciliter les contacts entre les chercheurs et les chercheuses,  les Agents d'éducation et les intervenants et intervenantes de toutes disciplines.

Il importe donc de solliciter la collaboration, de tous les acteurs et actrices intéressés à la prévention de l'analphabétisme.

On doit aussi encourager la communication avec les chercheurs et les chercheuses d'autres pays, dont ceux et celles de la francophonie, sur des sujets d'intérêt commun, dans les domaines de la recherche et de la recherche-action en prévention. Des liens peuvent être établis avec d'autres pays, notamment les pays francophones, dans le domaine de la recherche et de l'intervention.

Le problème de l'analphabétisme dans le monde ne saurait admettre ni le manque de volonté politique des gouvernements ni l'indifférence de la communauté internationale encore moins la dilation de sa solution. Lire et écrire constitue un droit élémentaire de justice sociale pour des millions de personnes dans le monde qui vivent dans une extrême pauvreté. Pour y parvenir, nous avons besoin de la collaboration de toutes les organisations internationales afin de mettre en application des programmes d'alphabétisation et d'éducation élémentaire tenant compte des différents contextes sociaux, linguistiques et économiques des pays qui ont moins de ressources et les taux d'analphabétisme les plus élevés.

Donner la priorité aux programmes qui ont obtenu les meilleurs résultats dans la pratique 

Malgré, la diversité des programmes et des méthodes existants pour faire face au problème de l'analphabétisme dans plusieurs pays, nous devons donner la priorité à ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats dans la pratique comme c'est le cas de la méthode cubaine " Yo si puedo " " Moi oui, je peux "

 

L'amélioration du milieu socio-éducatif de l'enfant et le soutien des parents dans leurs actions éducatives

Tous les enfants ne jouissent pas, dans leur milieu familial et socio-économique, de conditions favorables à l'apprentissage, ce qui peut déboucher sur l'analphabétisme ou sur des carences en éducation de base. «Malgré la réforme scolaire amorcée dans les années 60, un nombre significatif de jeunes quitte chaque année le système scolaire sans posséder une éducation de base et plusieurs parmi eux viennent rejoindre les adultes inscrits aux activités d'alphabétisation.» Le Conseil insiste sur le fait qu'un travail de prévention est une clé importante pour réduire l'analphabétisme.

La prévention, une mission qui engage les agents et les agentes d'éducation, de l'éducation préscolaire à l'éducation des adultes.

Le Conseil encourage la prévention dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarisation. Cela signifie que les organismes responsables de la petite enfance et les Agents d'éducation à l'éducation préscolaire, au primaire, au secondaire et à l'éducation des adultes doivent jouer pleinement leur rôle éducatif et accomplir la mission qui leur a été confiée.

À l'éducation préscolaire, ils doivent accorder une attention au vocabulaire, à la capacité de communiquer et aux habiletés facilitant l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, et collaborer étroitement avec les parents des enfants éprouvant des difficultés d'apprentissage. Au primaire, ils doivent être en mesure de reconnaître les habiletés et de dépister les difficultés, et s'assurer que les services offerts permettent à l'ensemble des enfants d'acquérir les habiletés de base. Au secondaire, ils doivent s'assurer qu'aucun jeune ne quitte l'école sans une éducation de base lui permettant d'être autonome, de se tirer d'affaires en toutes circonstances et d'être capable d'apprendre dans la vie et au travail. Enfin, à l'éducation des adultes, ils doivent proposer des ateliers, des conférences ou des cours d'éducation populaire.

La concertation et la collaboration entre tous les partenaires des milieux éducatifs, culturels sociaux et économiques sont nécessaires pour garantir le succès de la mission de prévention de l'analphabétisme. Le secteur de l'éducation doit travailler avec le ministère des Affaires sociales, les organismes de soutien et de promotion de la famille, les associations de parents et les municipalités

L'informatique, un moyen efficace

Selon Mme Van Grunderbeeck, (spécialiste de la Question,) pour les adultes, conseille la lecture dite fonctionnelle, c'est-à-dire qui porte sur des sujets qui leur sont familiers. «Il faut leur présenter des textes auxquels ils vont être confrontés dans leur quotidien.»

Pour elle, l'ordinateur n'est qu'un moyen. «Pour pouvoir suivre les progrès de l'informatique, il faut avoir acquis des capacités de lecture et faire preuve de jugement. La machine doit être au service de l'usager et non le contraire.»

En définitive, selon les orthopédagogues  pour faire échec à l'analphabétisme, l'éducation permanente ou continue est devenue quasi incontournable dans le contexte actuel. «Les exigences du marché du travail augmentent, surtout avec l'utilisation de l'ordinateur, qui demande de fortes capacités de lecture.»

Faire la Chasse  aux préjugés

Un illettré ou un analphabète n’est pas forcément inculte, en raison des savoirs et savoir-faire acquis par rapport à sa culture. On ne parle pas d’illettrisme pour les enfants d’âge scolaire, mais de prévention de l’illettrisme. Un étranger originaire d’un pays non francophone n’est pas nécessairement analphabète : bien qu’ignorant notre langue, il a pu être scolarisé dans sa langue d’origine. 

Des actions spécifiques à la base

Au quotidien, les équipes locales du Secours Caritatives ou ONG doivent entreprendre des actions en faveur de ce public vulnérable : accompagnement scolaire, ateliers d’alphabétisation, animations ou orientations vers des ateliers de lutte contre l’illettrisme, bourses contre l’illettrisme en prison, actions d’insertion par la culture et les loisirs. Le tout concerné par des ateliers d’expression par le dessin, l’écriture, le théâtre, vacances en famille, sorties culturelles, voyages de l’Espérance, groupes conviviaux.  Ces actions collectives doivent viser essentiellement à redonner confiance, à retisser le lien social et à promouvoir l’échange et l’acquisition des savoirs de base.

 

Conclusion

L'alphabétisation n'a ni visage ni idéologie, elle est un droit, et ce droit mène vers le succès. Être contre le programme d'alphabétisation veut dire être contre le peuple. Quiconque lutte contre l'alphabétisation est ennemi du peuple, de ce peuple pauvre. C'est pourquoi nous devons non seulement l'encourager, mais nous devons aussi être des missionnaires pour que tous les peuples  du monde entier bénéficient de ce programme d'alphabétisation et pour que ce programme d'alphabétisation devienne le programme de tout le monde.

 

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V
<br /> Bonsoir Mr,<br /> J'ai été très ravie de tomber sur votre site, j'ai eu pas mal d'informations pour ma recherche et j'aimerai approfondir ce thème pour mon travail de fin d'étude car ce sujet me préoccupe<br /> énormément.Je souhaiterai avoir votre contact si vous le voulez bien.<br /> Merci infiniment et bien de choses à vous.<br /> <br /> <br />
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D
merci pour le soutien
D
on peut toujours essayer si ce n,est pas tard.
D
le temps s,est écoule merci
H
la concertation et la collaboration entre tous les partenaires des milieux &ducatifs culturels, sociaux et économiques sont nécéssaires, pour garantir lesuccès de la mission de prévention de l'anaphabeitisme.
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D
<br /> <br /> L'école pour tous , aider les parents à encadrer leurs enfants,l'école obligatoire jusqu'en classe de 3e.pour savoir lire.  et écrire<br /> <br /> <br /> <br />
M
Le savoir est un atout pour tout un individu, apprendre à partager le savoir ou à lire et écrire; doit faire partie du souci de chacun de nous. que doit-on faire face à un quelqu'un qui ne sait lire ni écrire?
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D
<br /> le fondement d'une chance égale, cest de pouvoir mettre de tous les enfants à l'école. merci devotre visite<br /> <br /> <br />