La crise ivoirienne, la pauvreté et la recrudescence du grand banditisme

Publié le par Denis-Zodo

Le grand banditisme connaît actuellement une recrudescence en Côte d’Ivoire. Abidjan, la capitale économique ivoirienne, dont la population avoisine les 20 millions d’habitants, est en proie à une insécurité grandissante qui inquiète plus d’un.

Maintenant, on ne prête plus attention à Abidjan, aux jeunes gens qui se contentaient par le passé, de mettre les deux doigts à la poche du passant pour en extraire des billets de banque, ou de prendre de force les sacs à main et bijoux au coup et au bras d’une passante.

De nos jours, les populations ont plutôt affaire à des bandits de grand chemin, qui écument les concessions, les grandes surfaces, les banques, les petits commerces, et arrachent les véhiculent à leurs propriétaires. Mais le comble, c’est qu’ils tuent très souvent leurs victimes.

Hormis les petits bandits et escrocs de mauvais acabit, qui préoccupent moins, celle des grands bandits surarmés, inquiètent toute la population. « Quand on n’a rien comme richesses, on en souffre. Quand on a quelques piécettes, ça devient grave. Je dirai même encore plus. Puisque là, on va jusqu’à risquer sa mort », se plaignait un homme.

Mais il n’y a pas qu’Abidjan. Ans les villes et villages de l’intérieur du pays, l’insécurité prend également des proportions inquiétantes. La récolte et le vente des produits d’exportation tels le café, le cacao, le coton, l’hévéa, l’ananas… suscitent des envies.

Le constat général qui se dégage, c’est que le phénomène du grand banditisme touche toute la Côte d’Ivoire.

 
Plusieurs raisons expliquent cette recrudescence de la criminalité

 

La pauvreté sévit, on le sait, en Côte d’Ivoire depuis la crise déclenchée en Septembre 2002. Beaucoup d’activités ont cessé, appauvrissant les ménages. Quand on sait qu’en Afrique, un travailleur qui reçoit un salaire, a derrière lui, une dizaine, voire une quinzaine de bouches à nourrir, il y a de quoi imaginer les souffrances au niveau humain, des populations. Dans cette souffrance, certains se laissent aller à des pratiques peu recommandables et peu saines. Des pratiques, disons, faciles. C’est-à-dire, des pratiques qui ne nécessitent pas grands efforts. Ainsi, ils se servent d’armes blanches quelques rares fois, mais surtout d’armes à feu pour intimider leurs victimes et leur prendre de force les biens. Mais des fois, la menace tourne au pire, puisque les victimes sont tuées sans sommation.

 

La criminalité, elle, existait déjà depuis quelques années. Toutefois, elle s’est accrue avec la crise militaro-politique qui a consacré la partition du pays et la formation d’une rébellion armée.

Toujours liée à cette crise, la prolifération des armes est également à la base du grand banditisme.

La moitié nord du pays, tenue par l’ex-rébellion depuis environ sept ans, est restée perméable. Une zone où est entrée à satiété des armes lourdes et légères.

A la recherche d’éléments pour combattre le régime en place, la rébellion ouvrait ainsi la porte aux abus. N’importe qui, se réclamant de l’ex-rébellion, pouvait détenir une arme à feu. Ce qui a fini par exacerber les agressions physiques, malgré l’accalmie dans le pays. Et depuis, les coupeurs de route font rage sur les routes du nord.

Au sud, la création des milices, venant en soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS) a également milité en faveur de la prolifération des armes légères. Toute chose qui multiplie les actes de violence sur les populations.

D’aucuns accusent même certains éléments des Forces loyalistes du sud (Forces gouvernementales), de mettre leurs armes à la disposition des bandits, pour leurs opérations lugubres.

Plusieurs fois, des journaux ivoiriens ont présenté des agents des Forces loyalistes, comme des complices dans des opérations de vols à mains armées. Souvent, leurs armes se retrouvent en possession d’agresseurs. L’implication de certains agents des FDS dans ces coups tordus, répond à un objectif précis. Le partage du butin après les opérations de vols perpétrées.

Mais il faut avouer que la propension de certaines personnes à refouler les efforts de la vie, conduit à la recherche du gain facile. D’où, l’usage des armes à feu, pour l’acquisition d’une certaine aisance matérielle.

Ils sont nombreux, ces bandits qui abattent, mais qui sont souvent abattus à leur tour par les Forces de sécurité. Samedi, trois malfrats qui avait braqué un élément de la police judiciaire, arrachant son véhicule, ont été rattrapés en début d’après-midi dans un autre quartier d’Abidjan, et froidement abattus. Des scènes de ce genre, on en vit tous les jours ici à Abidjan.

Au total, la crise ivoirienne est liée à la pauvreté qui sévit de plus en plus. Elle aussi, a forcément des répercussions sur la société, au point d’exacerber le banditisme ou la criminalité.

Publié dans société

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R
<br /> La Cote D'Ivoire n'a pas le monopole du grand banditisme.<br /> il faut bien que la population marginalisée vive ou plutôt survive!!!<br /> c'est lamentable mais ainsi va le monde; ceratains ont des millards d'euros et affichent un mode de vie ostentatoire alors qu la majorité gagne moins de un dollar par jour!!!<br /> <br /> <br />
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D
ainsi va le monde comme vous dites.je pense que l, évolution conduit a ce phénomène
D
les choses s,arrangent au niveau securitaire
Y
tous les ivoiriens sont pour les élections maintenant, dans 4 mois pas plus.
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D
<br /> merci de votre visite.<br /> <br /> <br />
K
pour nombre d'ivoiriens, la pression internationale est nécessaire pour décider d'une date.
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D
<br /> encore la pression pour avoir une date des élections, merci.<br /> <br /> <br />
T
pour diminuer la criminalité , l'embargo sur les armes légères doit continuer pour lutter les grand bandits merci
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D
<br /> c'est une vraie plaie  pour notre société , merci pour votre contribution<br /> <br /> <br />