La crise financière mondiale : Karl Marx, l’ère du temps.
Avec la crise financière en cours, beaucoup ont désormais recours à la pensée de Karl Marx qui, visiblement, sert de potion magique aux économistes.
En se replongeant dans la pensée marxiste, on se rend compte que le grand philosophe était en avance sur son temps.
Maintenant que la crise financière frappe de plein fouet le monde, tous se réfèrent à Karl Marx.
S’il en est ainsi les crises de surproduction sont impossibles. Si par hasard une surproduction momentanée se manifeste, ce ne peut être qu’un phénomène passager, « anormal », dû par exemple à une initiative politique malencontreuse qui a empêché le fonctionnement naturel de la loi économique. Aussi, la grande règle pour cette économie « vulgaire » fut elle la non intervention dans les faits économiques. Que l’Etat, que les intérêts particuliers capables de troubler les faits économiques « normaux » s’abstiennent ; et le jeu naturel de la loi économique rétablira l’équilibre interne et naturel de l’économie capitaliste, son harmonie naturelle et éternelle. Après les phénomènes « anormaux » et exceptionnels, comme les guerres, qu’on laisse l’harmonie se retrouver. Tout au plus l’Etat peut-il et doit-il intervenir en ce sens, pour aider le rétablissement du « normal » et contre-carrer ceux qui pourraient avoir
Quelqu’intérêt à la prolongation de l’anormal.
Cette théorie, observe Marx, est contestable, non tant à cause de telle ou telle crise économique (car les économistes vulgaires arrivent plus ou moins clairement à expliquer chacune d’elle comme un fait « anormal ») mais à cause de la régularité des crises. Leur périodicité, leur retour tous les 8 à 10 ans, montre qu’il y a là un phénomène normal, soumis à des lois. Pour expliquer les crises cycliques, il faut qu’il y ait dans la vie économique autre chose qu’un vaste système harmonieux d’équivalences.
Il faut que l’échange des équivalents dans le capitalisme industriel, soit une apparence, sous laquelle se cache quelque chose de plus profond et de contradictoire.
D’ailleurs, si l’on réfléchit, à cette première énigme du capitalisme industriel – les crises périodiques – le profit vient en ajouter une autre, de première importance.
Le profit ne peut naître de l’échange lui-même, puisque nous supposons qu’il fait circuler des équivalences.
Source : Henri Lefebvre dans ‘‘ Pour connaître la pensée de Karl Marx’’