Certification des élections en Côte d’Ivoire : Yung Jin Choi répond au CPC
Le cadre permanent de concertation (CPC) de l’Accord politique de Ouagadougou, à l’issue de sa 5ème réunion le lundi 18 mai dernier dans la capitale burkinabé, invitait Yung Jin Choi, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire, « à faire connaître, de manière explicite, à toutes les parties concernées, le contenu et le mode opératoire des cinq critères cadres retenus pour la certification du processus électoral ».
Mais le représentant de Ban Ki-Moon en Côte d’Ivoire n’a certainement pas apprécié la formulation de l’invite. Toute chose qui a suscité une réponse, de la façon la plus lapidaire qui soit. « Les critères cadres sont la paix, l’inclusivité, les médias d’Etat, la liste électorale et les résultats », a défini Yung Jin Choi, à l’ouverture des journées du consensus national, vendredi dernier à Abidjan.
Une façon quelque peu désinvolte, dirait-on, de répondre à l’invitation d’une Institution comme le CPC.
Mais, c’est dit-on, une réponse du berger à la bergère que le responsable onusien a servie au Cadre permanent de concertation. Car, si celui-ci s’était adressé au Sud-coréen par un courrier en bonne et due forme, le procédé, assurément, aurait été différent, c’est-à-dire plus courtois.
Mais Yung Jin Choi appréhende avec sagesse son rôle. C’est pourquoi, il semble dire aux membres du CPC, qu’il n’a pas de leçons à recevoir de personne.
Le Président burkinabé Blaise Compaoré, son homologue ivoirien Laurent Gbagbo, le premier ministre ivoirien Guillaume Soro, les deux leaders d’opposition, Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié ont eu, on peut le dire, leur réponse.
« Je dois certifier explicitement la liste électorale, en plus des résultats », a insisté le responsable onusien, faisant remarquer que la certification implicite, elle, consiste à mettre l’accent sur le respect des conditions de paix, la non discrimination et l’accès équitable aux médias d’Etat, tel que défini par les normes ivoiriennes.
Comme quoi, Choi veut rappeler aux leaders ivoiriens, que la certification n’est pas l’affaire d’une seule personne, mais une affaire de tous, à commencer par les responsables politiques ivoiriens.
« Mon mandat de certification me tient à cœur. C’est un défi pour moi », avoue le patron de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui explique que c’est une expérience inédite dans l’histoire du maintien de la paix, que de certifier des élections.
C’est dire qu’en matière d’élections post-crise, la Côte d’Ivoire bénéficie de plus d’attention, vis-à-vis de la Communauté internationale. Sinon, la crise au Libéria, en Sierra-Leone, au Kosovo…, ont fait dix fois plus de morts qu’en Côte d’Ivoire.
C’est que le pays, de sa position stratégique de leader de la sous-région ouest-africaine, est l’objet d’attention, de la part de la Communauté internationale.
Eu égard à cette particulière considération, Choi se dit déterminé à accomplir cette charge avec beaucoup d’honneur.
Pourvu que l’ONU et la Communauté internationale ne s’inscrivent pas dans la langue de bois. Il lui faut condamner quand il le faut, agir au moment opportun, et pourquoi pas, souvent de la manière la plus forte qui soit, pour réinstaurer l’ordre et la démocratie, comme au Libéria.
Les professions de foi, on n’en a plus besoin. Il est maintenant temps de passer aux actes. Choi doit respecter ses promesses. Il en sortira grand, et avec lui, la Côte d’Ivoire, à laquelle il aura rendu beaucoup de services.