Faillite de Dubaï, cet émirat très actif en Europe

Publié le par Denis-Zodo

            

Un an après l'Islande, Dubaï est à son tour menacé de faillite. Les marchés s'affolent, après avoir longtemps admiré l'émirat. L'émirat arabe avait en effet investi tous azimuts en Europe, prenant le contrôle de la Bourse de Londres, entrant au capital d'EADS et devenant incontournable sur les ports français.

C'est le fonds Dubai World qui a provoqué la panique. Victime d'une bulle immobilière qu'il a contribué à créer, il demande un moratoire sur sa dette et il a contraint le gouvernement de Dubaï à lever en urgence 5 milliards de dollars.

Ce vendredi, les créanciers français ont tenté de rassurer. BNP Paribas, la Société Générale ou Natixis ont tous affirmé qu'ils seraient peu touchés par une éventuelle faillite. La bourse de Doubaï, est une place importante boursière pour la région. A ce rythme les capitaux et les banques s’inquiètent, la crise économique, financière, et monétaire persiste dans la zone rapporte rue89.com.

Offensive internationale

Dubaï World n'est pas la seule source d'inquiétude des financiers. La crise touche aussi un autre conglomérat, Dubaï Holding, et ICD, le fonds souverain directement contrôlé par le gouvernement.

Jusqu'ici, ces fonds faisaient des envieux en Europe. Sur le modèle d'ICD, Nicolas Sarkozy a doté la France d'un fonds souverain. Avec une petite différence : ICD n'a pas cherché pas à soutenir les entreprises nationales, mais à multiplier les investissements à l'étranger.

Meilleure illustration de cette stratégie : le London Stock Exchange, qui gère les bourses britannique et italienne. Une filiale d'ICD, Borse Dubaï, en est le premier actionnaire, avec 20,6% du capital. A court d'argent, elle a déjà dû en emprunter au début de l'année.

Le fonds Dubaï Holding s'intéresse aussi à l'Europe, et possède 3,12% d'EADS. Seule inquiétude pour la maison mère d'Airbus : pour se renflouer, le fonds pourrait revendre ses parts, et faire ainsi reculer le cours de Bourse.

Jusque sur les ports français

Dubaï World, fonds le plus mal en point, a lui aussi des intérêts en France. Essentiellement via sa filiale DP World, spécialisée dans le fret maritime et les activités portuaires. D'après son rapport annuel, elle a beaucoup investi dans les ports français :

o          25% du capital de la société Manutention Générale Méditerranéenne, à Marseille

o          50% de Manutention Terminal Nord Développement, au Havre

o          50% du manutentionnaire Port Synergy (l'autre moitié appartient à l'armateur CMA-CGM, lui aussi menacé de faillite)

La réforme des ports va justement renforcer le rôle des sociétés privées de manutention, au détriment des syndicats de dockers. Les investissements de Dubai World étaient donc judicieux, mais pour en profiter, le fonds devra d'avord échapper à la faillite.

Dubaï World ne s'intéresse pas qu'aux ports. Il est aussi, indirectement, présent dans une partie des cuisines et des salles de bains françaises : il est un des principaux actionnaires du fonds Arcapita, propriétaire notamment de Vogica.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Economie

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