Côte d’Ivoire : des signes probants de sortie de crise

Publié le par Denis-Zodo

                           

 

Des dates avaient été fixées pour rendre effective la passation de pouvoirs entre commandants de zones de l’ex-rébellion et préfets de l’Etat de Côte d’Ivoire, dans le cadre de la sortie de crise. Mais l’événement avait toujours été reporté à une autre date.

 

Le Cadre permanent de concertation (CPC) de l’accord politique de Ouagadougou, dans le communiqué qui a sanctionné sa 5ème réunion du lundi 18 mai dernier, l’avait fixé au 20 mai.

 

Les parties, c’est-à-dire le gouvernement et les Forces nouvelles, tenant compte des préparatifs de la cérémonie, ont plutôt opté pour le 26 mai. Ainsi, depuis mardi dernier, le redéploiement de l’administration préfectorale, après celui des autres corps de métiers de la fonction publique, est entré dans sa dernière phase.

Désormais, les préfets de Bouaké, de Katiola, de Man, de Danané, de Touba, d’Odienné, de Korhogo …, et de tous les sous-préfets de ces zones sont bien installés et détiennent le pouvoir qu’ils avaient avant le 19 septembre 2002, date du déclenchement de la crise ivoirienne.

Ils se considèrent désormais comme des autorités à part entière qui ont les pleins pouvoirs d’action.

 

Mais à la vérité, les choses n’ont pas été aussi faciles qu’on pourrait le croire. Il n’a pas été facile pour les chefs militaires en charge de la gestion des zones sous contrôle des Forces nouvelles, d’accepter une telle réalité. La réalité du pouvoir perdu. Mais il semble que le souci des responsables militaires des Forces nouvelles se situait ailleurs. Au niveau surtout de la confiance entre eux et le camp présidentiel, au sujet de la mise en œuvre du processus de paix.

Les com’zones, comme on les appelle ici, craignaient de remettre les pouvoirs aux préfets sans des actes concrets de la part du Chef de l’Etat ivoirien, pour l’organisation des élections. Car, il se raconte que Laurent Gbagbo est très réfractaire à parler d’élections, a fortiori, à les organiser.

 

Mais depuis la prise d’un décret les semaines dernières, fixant la date du premier tour de la présidentielle au 29 novembre 2009, tout est rentré dans l’ordre. Les militaires des Forces nouvelles ont compris que les dés sont jetés pour l’organisation de ce scrutin. D’où, leur résolution à céder les pouvoirs aux préfets.

Il se raconte également que ces com’zones souhaitaient être nommés préfets pour être maintenus à leurs postes qu’ils occupent depuis environ sept ans. En réalité, il n’en est rien. Et même si c’était le cas, aujourd’hui, la donne a dû changer. Puisque la cérémonie de passation de pouvoir a bel et bien eu lieu.

 

Maintenant, la balle est dans le camp de Laurent Gbagbo et des ses proches. Les Forces nouvelles ne se sont pas dérobées. Il s’agit pour le pouvoir ivoirien, de suivre la voie tracée par l’ex-rébellion qui a voulu jouer franc-jeu. Gbagbo et les siens doivent alors faire en sorte que les élections du 29 novembre 2009 se déroulent bien et à la date indiquée.

 

On peut le dire, là où les leaders Ivoiriens, toutes tendances confondues, sont arrivés, il leur sera difficile de faire marche arrière. Car, personne, ni même la Communauté internationale qui laisse souvent faire, n’est prête à accepter un tel revirement. Tous ceux qui tenteront de se soustraire aux efforts de paix en cours, seront purement et simplement remis-peut-être par la force- sur la route de la paix.

Publié dans Politique ivoirienne

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A
Toujours aussi intéressant, merci pour l'info.
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D
<br /> 7 ans d'insécurité, de tuerie , les reglements de comptes. il faut tourner la page ,penser à se reconciler, à se pardonner .c'est la seule condition de se<br /> parler . ACHILE, il y a des pays qui sont passés par là. merci pour ta contribution.<br /> <br /> <br />