Elections en Côte d’Ivoire : que de promesses non tenues !!!
Encore une fois. Le Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a une fois de plus rassuré. Que les élections en Côte d’Ivoire auront bel et bien lieu cette année. Mais combien de fois a-t-on rassuré les pauvres populations sans qu’elles ne voient de leurs propres yeux, l’ombre des élections ? Une, deux, trois, quatre, ou cinq fois ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que du travail est en train d’être fait, et ça, tout le monde le sait. 6.007.000 pétitionnaires, soit près de 70% de la population cible estimée à 8.600.000 personnes ont été recensés. En attendant que les opérations d’identification et de recensement électoral soient relancées dans les prochains jours sur toute l’étendue du territoire national, en vue d’une dernière phase de ratissage.
Mais de là, annoncer que les élections se dérouleront avec certitude cette année, comme le fait le Président ivoirien, est peut-être risqué. En effet, le N°1 ivoirien a déclaré vendredi au cours de l’inauguration d’une usine d’extraction d’or au sud du pays, que les prochaines élections auront bel et bien lieu en cette année 2009. Selon lui, la Commission électorale indépendante (CEI) est à pied d’œuvre pour permettre à ces élections de se tenir cette année. « Donnons un mois et demi ou deux et nous aurons la date des élections », a rassuré Laurent Gbagbo. Qui avance que les derniers détails sont en train d’être réglés.
Le Président de la République n’est pas seul à tenir des propos rassurants. Le Premier ministre Guillaume Soro en avait fait de même les semaines dernières, indiquant que cette année 2009 serait la bonne.
Faut-il y croire ou ne pas croire ? La vérité, c’est que le peuple est depuis, indifférent, face aux promesses des dirigeants ivoiriens qui par le passé, ont été simplement roulés dans la farine. Décembre 2007, juin 2008, novembre 2008, sont des époques qui ont été désignées sous le Premier ministre Guillaume Soro pour la tenue des élections. Mais rien n’y fit. De même qu’avec Seydou Diarra et Carles Konan Banny. Et le peuple a désormais l’impression que les dirigeants se moquent d’eux. D’où, son indifférence à entrer dans ce qu’il appelle « le jeu des politiciens ».
Aux yeux des populations, appauvries par la crise, les dirigeants ne veulent pas aller aux élections, chacun d’eux tirant satisfaction là où il se trouve.
Jeu de cache-cache ?
En avril 2008, lorsque la date du 30 novembre 2008 a été fixée comme nouvelle date des élections, l’on n’avait pas pensé à aucun moment, que celle-ci ne serait pas respectée. Plus tard, quand le secrétaire général des Nations Unies, le Coréen Ban Ki-Moon était de passage en Côte d’Ivoire, il a vivement demandé aux acteurs ivoiriens de tout mettre en œuvre pour que ces élections aient enfin lieu. Mais le 30 novembre 2008 n’a été qu’un vœu pieux.
Comment croire alors à d’autres promesses qui se font dans le dos du patron de l’ONU ?
Mais qu’est-ce qui a pu retarder les choses autant, alors que des assurances étaient données au peuple ?
D’aucuns le pensaient, et Laurent Gbagbo est accusé d’être le responsable des blocages qui concourent au retard dans le processus de paix. Il semble que le candidat du Front populaire ivoirien (FPI) ne soit pas certain de remporter la présidentielle s’il acceptait de l’organiser à cette période. « Tant qu’il ne sera pas convaincu de remporter les élections, Gbagbo ne les organisera pas », entendait-on dire.
Et maintenant qu’il se veut rassurant, peut-on dire qu’il est certain à présent d’en sortir vainqueur ?
En tout état de cause, le Président Gbagbo et son Premier ministre sont bien rassurants et donnent l’impression de maîtriser leurs sujets. Du moins cette fois.
Les Ivoiriens qui aujourd’hui, ont vu des vertes et des pas mûres, éviteront de pavoiser, trop vite. Comme des Saints Thomas, ils veulent désormais voir avant de croire. Ils se sont assez laissés à des promesses et maintenant, voici qu’ils sont immunisés contre toute promesse, même de vraies. Ils ne se réjouissent plus des annonces pompeuses, évitant de s’attirer des ulcères, quand ils se rendront compte à l’avenir, qu’ils ont espérer pour rien.
Alassane Dramane Ouattara, le président du Rassemblement des Républicains (RDR) a quant à lui, appelé mercredi, le Président Gbagbo à prendre un décret pour confirmer la date qui lui a été proposée par la CEI, à savoir le 11 octobre 2009. L’ancien premier ministre dit avoir eu vent de la date proposée par le président de la CEI, Beugré Mambé Robert au Président Gbagbo, mais non officialisée par la Présidence ivoirienne. Le Chef de l’Etat qui annonce d’ailleurs pour les prochains jours, une adresse à la Nation concernant la crise ivoirienne.
En espérant encore que cette année sera la bonne.