Afrique du Sud : le controversé Jacob Zuma, à une marche du pouvoir

Publié le par Denis-Zodo

              

L’Afrique du Sud, le pays de Nelson Mandela, libéré du joug de l’apartheid dans les débuts des années 1990, a connu ses premières élections multiraciales en 1994. Là, c’est le prisonnier politique, l’homme qui a passé 27 ans de sa vie en prison, Nelson Mandela dit « Madiba », qui avait pris les rênes du pouvoir, à la tête du Congrès national africain (ANC). Déjà fatigué de la trentaine d’années passée dans les geôles, Mandela n’a pas voulu s’éterniser au pouvoir, comme le font d’autres Chefs d’Etat africains. Il a cédé le pouvoir à cet élogieux homme qu’est Thabo Mbeki. Mais très vite, ce dernier va décevoir beaucoup d’Africains. Plus affairiste que Chef d’Etat, Mbeki va prendre le parti des pouvoirs en place, dans les pays en crise, où il est choisi comme médiateur. Au Congo et au Burundi où il poursuit la médiation de Mandela, il impose la suprématie économique sud-africaine. En Côte d’Ivoire également, où il lutte pour se faire nommer par le Nigérian Olusegun Obasanjo alors à la tête de l’Union africaine (UA) en fin 2004, comme le médiateur dans la crise ivoirienne, la situation est pareille. En effet, dans la crise qui opposait l’ex-rébellion au pouvoir du Président Laurent Gbagbo, il prend langue avec le camp présidentiel et critique vertement et ouvertement les Forces nouvelles. Celles-ci le renient par la suite, l’humilient même, et l’ignorent à la fin. L’UA finit par lui retirer le dossier ivoirien.

En 2008, sa médiation entre les frères ennemis zimbabwéens avait également suscité des propos très durs de l’opposant Morgan Tsvangirai contre lui.

En 2005, Mbeki s’était permis de renvoyer Jacob Zuma de la vice-présidence de la République après des accusations de corruption, et plus tard, de viol portées contre lui. Certains affirment que le choix du successeur de Mandela se justifiait par la peur qui l’animait face à la popularité de son dauphin. En réalité, Thabo Mbeki lorgnait encore une fois le pouvoir. Et espérait que les scandales cités plus haut, emporteraient Zuma. Mais finalement, c’est lui qui fut avalé par cette affaire puisqu’il fut contraint à la démission en septembre 2008 par son parti qui l’a accusé d’avoir voulu manipuler la justice contre son rival en interne, lui-même plébiscité à la tête du parti en décembre 2007, à cause du mécontentement général du peuple face à la pauvreté persistante.

 

                                            Zuma Président ? Mais…

 

Avec les élections du mercredi 22 avril dernier, devant renouveler l’Assemblée nationale et les parlements provinciaux, l’ANC, ultra majoritaire depuis 1994, fait figure de grand favori et pourrait remporter ces élections, avec à peu près 70%. Si bien que Jacob Zuma devrait logiquement être élu le 06 mai prochain à la Présidence de la République par les députés issus du scrutin de mercredi.

Mais il faut dire que la campagne électorale a été largement dominée par ses démêlés avec la Justice sud-africaine, même si celle-ci a cessé toute poursuite contre lui.

Seulement, le hic, c’est que Jacob Zuma, un tribun, 67 ans, flanqué de ses 4 épouses, fait peur à la minorité blanche qui le perçoit comme un homme qui n’est point modéré. Ancré dans la tradition zulu, il danse et entonne des chants de la lutte contre l’apartheid au cours des meetings de l’ANC. Mais il aime plus et on le dit, « Umshini Wami », entendez « apporte moi ma mitraillette ».

Toute chose qui est de nature à laisser penser que Zuma porte encore les souvenirs des violences sur les Noirs, et qu’il pourrait avoir, contrairement à Mandela et Mbeki, des relents vindicatifs. Puisqu’alors qu’une enquête montre que le leader de l’ANC est apprécié des Noirs qui lui accordent une note moyenne de 7,7 sur 10, les Blancs le sanctionnent avec 1,9. Les Zulu, groupe ethnique auquel il appartient, étant critiqué pour sa propension à la violence.

En tout état de cause, cet autodidacte qui a passé 10 ans de sa vie en prison pour l’ANC, sera porté à la tête du pays, grâce à la volonté des urnes. Même le COPE, le parti dissident de l’ANC après le départ mouvementé de Mbeki du pouvoir, n’empêchera pas de devenir Président, celui qui, enfant, gardait les vaches dans son village natal de Nkandla.

Le quasiment nouveau Président sud-africain sera-t-il à la hauteur des tâches qui l’attendent ? Jacob Zuma, connu pour être un beau parleur, saura t-il faire face aux problèmes d’emploi et de logements, à la pauvreté grandissante et surtout au grand banditisme et au VIH/SIDA ?

« Il est moins charismatique que ses prédécesseurs. Comme un amuseur public et friand de sexe, on espère qu’il sera plus sérieux dans l’exercice du pouvoir d’Etat », analysent certains.

Publié dans Politique africaine

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O
le noueau président sud-africain , doit chercher à reconcilier tous les sud-africains.
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D
<br /> merci d'attirer notre attention sur la situation de l'afrique du sud .jacob est averi!!!!<br /> <br /> <br />
D
il va être jugé à l'arrivée, le nouveau président sud-africain.
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D
<br /> il va être élu président l'A.N.C. a remporté toutes les élections. et deviendra en mai  président de la république sud-africaine.<br /> <br /> <br />