Attaques terroristes : La Côte d’Ivoire à la manœuvre
La Côte d’Ivoire ne lésine sur aucun moyen pour parer à une éventuelle attaque jihadiste. Pour autant, multiplie-t-elle les actions pour mettre les populations à l’abri de cette nouvelle forme de folie meurtrière avec son corollaire de morts chaque jour sur le continent et la planète.
Selon certaines informations dignes de foi, en moins d'un an, les forces de sécurité ivoiriennes ont déjoué au moins cinq attentats à Abidjan. Le dernier en date remonte à janvier 2016.
C’est une vérité de Lapalisse. Après les attaques du Radisson Hôtel à Bamako qui a fait plus d’une vingtaine de morts et celle du Splendid Hôtel de Ouagadougou (officiellement 30 morts), les informations récurrentes faisaient état d’ une éventuelle attaque de la Côte d’Ivoire qui selon les mêmes sources serait la prochaine cible des terroristes.
Ces informations n’étant pas tombées dans les oreilles de sourds, les autorités ivoiriennes ont redoublé de vigilance en renforçant les systèmes de sécurité. Ainsi, Hamed Bakayoko, le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur a procédé à un audit minutieux des dispositifs de sécurité en vigueur dans divers lieux publics, notamment les centres commerciaux et les espaces beaucoup fréquentés.
Cette vigilance a permis de démanteler des cellules jihadistes dormantes liées au groupe Ansar Eddine à Abidjan et à Bouaké. Les deux modes opératoires de ces deux cellules consistaient à privilégier la voie de l’explosion d’une voiture piégée et l’attaque d’un commando contre des lieux publics fréquentés par le grand public et les expatriés.
L’apport de la France
Partenaire historique de la Côte d’Ivoire, la France n’est pas resté indifférente à ces menaces. Aussi, a-t-elle dépêché sur les bords de la lagune Ebrié, deux spécialistes de l’anti -terrorisme qui travaillent avec le Commandant en chef du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CDDO), une unité mixte qui assure la sécurisation des grandes villes.
Pour garantir l’efficacité des dites dispositions sécuritaires, dès la tombée de la nuit sur la capitale économique de la Côte d’Ivoire(Abidjan) la Brigade anti-terroriste de la police est déployée à proximité de certains complexes hôteliers et autres restaurants de luxe, les banques, les grandes distributions, habituellement fréquentés par les européens, américains et des touristes dans les communes du Plateau, Cocody, Marcory, Treichville, Yopougon…et même à l’intérieur du pays.
Les grandes manœuvres en cours
Pour rendre ce système de sécurité plus performant, les autorités ivoiriennes ont sollicité l’expertise et le concours de la France et des Nations Unies pour des opérations et exercices de simulation conjoints. Le groupe d’enseignement français Jacques-Prévert est désormais sous la protection de la Force de recherches et d’assaut de police (Frap), qui n’est autre que l’équivalent ivoirien du Raid en France.
Toutes ces manœuvres ont pour objectif de préparer les forces ivoiriennes à une riposte immédiate en cas d’attaque et de permettre une meilleure organisation des services de secours. Réunis récemment, les représentants des pays membres du conseil de l’entente ont souligné la nécessité pour les pays de renforcer et de mutualiser les moyens de la coopération transfrontalière pour lutter efficacement contre la menace terroriste qui guette l’ensemble des pays de la sous-région.