Guinée : Dadis Camara vers la porte de sortie en Guinée

Publié le par Denis-Zodo

            

La communauté internationale accentue les pressions pour que le président autoproclamé de Guinée abandonne le pouvoir après le massacre de Conakry le 28 septembre.

Dégage. Voilà en résumé le message unanime envoyé, dans des termes certes plus diplomatiques, par la communauté internationale au chef de la junte au pouvoir en Guinée, Moussa Dadis Camara. Même la Chine, qui prévoirait, selon le Financial Times, de financer pour sept milliards de dollars de projets miniers, pétroliers et d'infrastructures dans le pays au cours des prochaines années, n'a pas fait entendre de discordances.

«Nous avons dit clairement dans les discussions, tant à Washington qu'à Conakry, que la junte actuelle conduite par le capitaine Dadis Camara doit quitter le pouvoir et ouvrir la porte à des élections légitimes afin que puisse se former un gouvernement légitime, dûment élu par le peuple de Guinée», a indiqué mercredi Philip Crowley, un des porte-parole du département d'Etat américain.

Washington réclame également «une enquête internationale sur les récents événements ayant abouti à la mort de plus de 150 personnes», a-t-il poursuivi en allusion au massacre du stade de Conakry le 28 septembre.

                                     «Crime contre l'humanité»

Le même jour, l'Union Européenne, par la voix du Commissaire européen en charge du développement et de l'aide humanitaire, Karel de Gucht, a explicitement qualifié de «crime contre l'humanité» la répression de la manifestation de l'opposition. S'exprimant en marge d'une réunion sur les question de paix et de sécurité en Afrique entre l'UE et l'Union Africaine à Addis-Abeba, l'ancien ministre belge des Affaires Etrangères a insisté sur la nécessité de justice : «il y a une idée de principe qui est que, partout, quand il se passe un crime contre l'humanité, ces crimes soient jugés (...) La justice internationale doit être universelle, sinon elle perd sa crédibilité».

Dans un communiqué commun, l'UE et l'UA ont exprimé «leur profonde inquiétude concernant la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Guinée, les arrestations arbitraires et les restrictions à la liberté d'expression».

                                                        Ultimatum

L'UA avait fixé au 17 octobre la date limite pour que le chef de la junte, comme tout autre membre de son régime, renonce à se présenter à la présidentielle prévue en janvier, précisant que la légitimité des prochaines institutions dépendrait de «la stricte neutralité des autorités de transition dans le processus électoral».

Au cas où Dadis Camara n'aurait pas encore compris le message, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé récemment, procéder à un «examen préliminaire» de la situation en Guinée afin de déterminer si des crimes relevant de sa compétence avaient été commis lors des massacres du 28 septembre. «Des informations que nous avons reçues, des images que j'ai vues, il apparaît que des femmes ont été violées ou en tout cas brutalisées sur la pelouse du stade de Conakry, apparemment par des hommes en uniforme qui ont même utilisé leur arme. Tout ceci est révoltant, insoutenable. Cela ne doit plus jamais se reproduire et les responsables devront rendre des comptes», a déclaré Fatou Bensouda, procureur adjointe de la CPI.

                                                     Exil au Maroc ?

Cependant, une solution pourrait être recherchée pour se débarrasser de Dadis Camara sans générer un nouveau bain de sang, à en croire le journal français Libération. Sans porte de sortie, le satrape pourrait tenter de s'accrocher au pouvoir avec sa garde présidentielle en partie composée d'anciens miliciens impliqués dans les conflits au Liberia et en Sierra Leone, riches en atrocités. Ces derniers ont largement démontré le 28 septembre qu'ils n'étaient pas des enfants de chœur. Certaines rumeurs font état d'un possible exil au Maroc, pays dont Camara a défendu la souveraineté sur le Sahara occidental.

 

Publié dans Politique africaine

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J
<br /> Et après l'exil, qu'est ce qu'on fait de lui ?<br /> <br /> <br />
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D
<br /> une question pertinente , je peux dire , qu'il a bafoué le droit de l'homme . plus de 157 personnes ont été tuées. il repondra de ses actes , devant la cpi, après ou<br /> avant son exil?????<br /> bonne soirée jacques<br /> <br /> <br />