Sarkozy : la valeur intrinsèque plutôt que l’appartenance à un parti politique?

Publié le par Denis-Zodo

        Le gouvernement II du premier ministre français François Fillon est en place depuis hier. Le remaniement ministériel intervenu ces derniers jours, n’a pas créé trop de chamboulements. Les changements les plus importants concernent Michelle Alliot Marie (MAM), Rachida Dati, Rama Yade, et Frédéric Mitterrand.

Comme une inséparable, Michelle Alliot Marie est considérée comme une « indéboulonnable » dans les gouvernements successifs français. D’abord à la Défense sous Jacques Chirac, MAM a su s’imposer à la tête d’un département généralement considéré comme « la chose des hommes ». En témoignent ses différentes visites aux troupes françaises basées en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, et partout ailleurs dans le monde en janvier 2005. Sa fermeté dans les actes, a fait d’elle un personnage rigoureux.

Avec Sarkozy à la tête de la France, le portefeuille de l’Intérieur va échoir à MAM en juin 2007. Le remaniement de ce début de semaine fait d’elle, le garde des sceaux, détentrice du ministère de la Justice.

L’ancienne locataire de ce département qui n’est autre que Rachida Dati rejoint Bruxelles. L’Européenne garde certainement un bon souvenir de son passage au gouvernement, puisqu’elle a eu un enfant alors qu’elle y était. Une grossesse qui avait fait couler tant d’encre et de salive. Doit-on comprendre son départ comme une incapacité à être à la hauteur de la tâche, ou une stratégie pour faire d’elle un pion pour l’Europe ? Seul, Sarkozy pourrait répondre à cette question.

L’autre « africaine » du groupe, celle-là, bien aimée de Sarkozy, mais très casse-pieds, a été reconduite au gouvernement, même si elle a quitté le secrétariat d’Etat aux droits de l’homme, pour se voir confier le secrétariat d’Etat aux Sports, en remplacement de Bernard Laporte, l’ancien sélectionneur du XV de France (l’équipe nationale de Rugby), remercié. Rama Yade, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a su sauver sa tête. Et ce n’était pas évident. Ses déclarations à l’emporte pièces sur la situation des droits de l’homme dans des pays, ne cessaient de gêner le président Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Qui avait plaidé pour la suppression de ce secrétariat d’Etat. Kouchner avait peur que les occupants de ce département, si sensible, ne finissent par faire n’importe quoi (excusez du peu !), mettant à mal la diplomatie française à l’extérieur et marchant sur les plates bandes des Affaires étrangères. Il aura finalement eu gain de cause, puisque le secrétariat d’Etat aux droits de l’homme a été purement et simplement effacé. On a encore en mémoire sa sortie malencontreuse sur la question des droits de l’homme en Chine, à l’approche des jeux Olympiques de Pékin en août 2008 que Paris menaçait de boycotter. Ses déclarations avaient réellement gêné les plus hautes autorités françaises, au point de susciter des rectifications de Kouchner. C’est ce dernier qui se sentait obligé de parer  toujours au plus pressé, pour redresser la situation, après le passage de Rama Yade. L’on a estimé qu’aux Sports, elle ferait moins de dégâts, de nature à mettre à mal la France et sa diplomatie.

Mais le nom qui a le plus fait parler de lui, c’est celui de Frédéric Mitterrand. Le neveu de l’autre. Le défunt socialiste. Le président français, de 1981 à 1995. Frédéric. On dit de lui qu’il est très cultivé. Grand directeur à TV5 par le passé, il s’y connaît, beaucoup même, en Culture. Homme de Communication, il n’a pas eu de mal à être choisi au lieu et place de Christine Albanel, à la Culture et à la Communication, bien qu’étant le neveu de l’adversaire socialiste. Oui, mais qu’est-ce que cela peut bien faire ? Et le tout puissant ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner ? Son appartenance au parti socialiste n’avait pas empêché Sarko de l’inviter à la table. Le président français veut démontrer qu’il ne privilégie que la valeur intrinsèque des hommes et des femmes pour servir la France. L’appartenance politique ne serait pas pour lui une priorité. Mais on attend Frédéric aux pieds du mûr. Même si dès l’entame, il est apparu avec un sac à dos, plutôt qu’avec un sac à main plus respectable. Il aurait également essuyé pour une première, la colère du grand patron français. Qui n’aurait pas compris pourquoi il annonce sa nomination sur les antennes des télévisions nationales avant la proclamation de la liste officielle.

Un autre, Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, vient de faire son entrée au gouvernement. Pro israélien dans ses prises de position, il plaiderait pour l’entrée de la Turquie à l’Union européenne. Une position que Sarkozy ne partage pourtant pas.

Au total, le gouvernement français compte 36 membres, y compris le premier ministre. 8 entrants, 9 qui restent mais qui changent de fonction, et 19, y compris le chef du gouvernement, restent en fonction. 8, les plus malheureux, sortent du gouvernement.

On pourrait crier dès lors, « Top départ », ou encore, « En avant pour le bonheur des Français ».

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A
l'ouvertue de sarkozi a été faite à demi-teinte avec la rentrée dans le gouvernement de frédéric mitterand.
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D
<br /> merci de votre visite<br /> <br /> <br />