Laurent Gbagbo : une moquerie de trop !

Publié le par Denis-Zodo

 

 

Il s’était empressé le vendredi 12 septembre dernier, d’annoncer la présidentielle pour le 30 novembre 2008, comme initialement prévu, ou pour le 15 décembre 2008 si de petites difficultés se dressaient sur le chemin de l’organisation de l’élection. Il, c’est Laurent Gbagbo, ci devant président de la Côte d’Ivoire. Poursuivant ce jour là, le chef de l’Etat ivoirien avait souhaité devant les cadres de l’ouest montagneux, que 2009 ne trouve pas son pays, sans un président élu. Mais paradoxe des paradoxes. Le mercredi 24 septembre dernier, recevant encore une fois des populations du pays profond, Gbagbo a tenu un discours qui a donné le tournis à ceux qui l’ont écouté parler. Lui, si prompt depuis des mois à appeler les candidats des différents partis en particulier, et les Ivoiriens en général, à aller aux élections, le n°1 ivoirien a adopté mercredi dernier, une attitude suspecte, lorsqu’il a banalisé les élections en des termes très clairs. « … Si on les fait aujourd’hui, si on les fait demain ou après demain, ça fait quoi ? S’il n’y a pas d’élection le 30 novembre, ça fait quoi ? », a interrogé le premier des Ivoiriens. Pour lui, la Côte d’Ivoire est comme ce malade qui a recouvré la santé et dont les parents, au lieu de se préoccuper de cette guérison, se disputent sur le jour de sa sortie de l’hôpital. Invitant les Ivoiriens à ne pas faire de fixation autour du 30 novembre 2008, l’époux de Simone (c’est son épouse) demande à ses compatriotes d’écouter la Commission électorale indépendante (CEI), qu’il avait pourtant ignorée le vendredi 12 septembre dernier, lorsqu’il fixait de lui-même, la date du 30 novembre et celle du 15 décembre 2008. A bien comprendre Laurent Gbagbo, oui, il faut aller aux élections, certes ; mais ce n’est pas le plus important à ses yeux. « Réjouissons-nous de la guérison collective de la Côte d’Ivoire, et rendons grâce à Dieu. Soyons prêts à aller aux élections à tout moment », a estimé l’hôte des populations de la région du Zanzan (Est de la Côte d’Ivoire).

 

Anguilles sous roche

 

Pour qui a entendu Laurent Gbagbo depuis quelques mois, a certainement été ébahi après sa sortie de mercredi. « Allons aux élections », clamait-il sans cesse, il y a des mois. Mais quand celui qui a crié aux élections revient dire que l’essentiel n’est pas l’élection, mais plutôt le retour à la paix, on se demande ce que veut l’ancien opposant. La paix ou les élections ? Ou les deux à la fois ? Si c’est de la paix que veut Gbagbo, il a déjà la paix. Puisqu’il le dit lui-même. «  La Côte d’Ivoire est guérie », avoue t-il. S’il veut des élections, rien ne les empêche aujourd’hui, si tant est qu’on veut vraiment des élections. Ce qui revient à dire qu’il a à portée de main les deux choses. Mais pourquoi alors, fait-il de la paix qui est déjà là, l’essentiel. Pourquoi ne fait-il pas des élections un préalable ? Puisque c’est à cela qu’il faut désormais s’atteler ? Autant de questions auxquelles il faut pouvoir trouver réponse.  Mais le jeu est clair, pour qui veut réellement voir clair dans le jeu. On le comprend, Gbagbo ne veut pas aller aux élections. Ceux qui le disent n’ont pas du tout tort, même s’ils sont pourfendus par les proches du chef de l’Etat ivoirien.

A y voir de près, le chef de l’Etat ivoirien se complait dans cette situation où, depuis fin octobre 2005, il bénéficie après l’expiration de son mandat de cinq (5) ans, d’une rallonge successive de ce mandat présidentiel. Gbagbo se plait en tout cas dans cette situation. Parce qu’il sait, et avec son parti, qu’aller à des élections avec des opposants, chefs de partis aussi populaires qu’Alassane Dramane Ouattara du RDR, Henri Konan Bédié du PDCI, et leur jeune frère Albert Mabri Toikeusse de l’UDPCI, ils n’ont qu’une infime chance de gagner ces élections. Or, s’ils perdent le pouvoir, ils sont certains de perdre les prérogatives et avantages liés à cette fonction. En demandant aux Ivoiriens d’aller aux élections, Gbagbo voulait faire patte blanche devant l’opinion nationale et internationale qui attend depuis des années la tenue de ces élections. Cette Communauté internationale qui s’investit physiquement et financièrement dans cette crise. Il est clair que les propos de Gbagbo vont choquer nombre d’Ivoiriens qui estiment que les élections sont la seule voie de sortie de crise. Mais aussi et surtout, les membres de la Communauté internationale qui continuent d’insister sur la tenue de cette élection à la date indiquée. C’est sûr, le candidat du FPI à la prochaine présidentielle, veut lancer un ballon d’essai. S’il n’y a pas de réaction, il manoeuvrera pour que l’élection soit reportée. Mais si la Communauté internationale qui a droit de regard sur cette crise, réagit violemment par des menaces, l’homme pourra revoir ses intentions à la baisse, pour laisser le processus électoral suivre son cours. Dans le cas contraire, des entraves continueront insidieusement d’être posées pour espérer retarder les choses, et ainsi gagner du temps au pouvoir.

 

 

De la relecture de la Constitution

 

Se saisissant de l’opportunité offerte par ses visiteurs, Gbagbo a fait une projection dans le futur, c’est-à-dire dans l’après-guerre. Il a jugé nécessaire qu’après la crise, la Constitution devrait être modifiée par voie référendaire, « afin d’y enlever tous les éléments négatifs ou confligènes ». Pour Laurent Gbagbo, cette modification doit se faire de sorte à avoir une Constitution qui rassemble les enfants de la Côte d’Ivoire, au lieu de les diviser ou de les désunir. Venant de Laurent Gbagbo, c’est juste et compréhensible. C’est bien son parti, le FPI, qui, en 2000, sous la transition militaire, avait mis à l’ouvrage, ses ONG satellites, pour influencer la rédaction d’abord, puis l’adoption ensuite, des textes de la seconde Constitution du pays.  Ainsi, la Constitution du 1er août 2000 était le fruit de la volonté du FPI qui avait réussi à se jouer de la vigilance de Feu le général Robert Guéï, chef de la junte au pouvoir, pour imposer à la Côte d’Ivoire ce désastre. La preuve de l’implication du FPI dans la mise en œuvre de la loi fondamentale, c’est la sortie de Gbagbo, au forum pour la réconciliation nationale en octobre 2001, initié par lui-même. Et cette révélation de taille faite par Laurent Gbagbo indiquait combien il en savait sur la conception de cette Constitution. « L’article 11 de la Constitution a été élaboré pour empêcher Alassane Ouattara d’être éligible », avait avoué le président Gbagbo devant les Ivoiriens et le corps diplomatique au complet. Comment le savait-il, s’il n’avait pas assisté au « complot ». Assurément, ce 13 octobre 2001, Gbagbo savait de quoi il parlait. Le mercredi 24 septembre dernier encore, il savait bien de quoi il parlait, lorsqu’il trouvait à cette Constitution des germes de conflit et de division. Mais loin d’être un rachat, cet aveu sonne comme la reconnaissance ou du moins, l’endossement des maux que ladite Constitution a fait subir à la Nation toute entière, avec son lot de guerre, de manifestations de rue, et donc de tueries massives qui leur ont été consécutives. Le peuple n’est pas dupe. Il saura de toute façon, rétablir la vérité au moment opportun.   

 

Publié dans Politique ivoirienne

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B
<br /> ce que j'aime chez vous les nègres c'est de parler inutilement en exprimant votre jalousie. ce qui fait que quand on vous nomme vous ne parler plus idiot<br /> <br /> <br />
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D
il faut t,il répondre a quelqu,un d, ignorant
B
<br /> tu es inutile. tu pense que c'est en insultant gbagbo que le pdci ou le rdr va te prendre comme cadre à proposer au gouvernement? idiot<br /> <br /> <br />
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D
monsieur banty vous êtes en retard sur le temps
D
nous sommes en démocratie ,chacun dit ce qui pense pas de grossièreté
D
c,est çà la démocratie
A
Merci de nous donner ce regard neuf de ce pays. Nous en avons si peu d'informations.
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D
<br /> excuse du retard pour le com, bisous<br /> <br /> <br />