Afrique: quand des putschistes sont publiquement humiliés

Publié le par Denis-Zodo

                       

                   

 

 

C’est un sérieux revers subi jeudi par le président de la haute autorité de transition à Madagascar. En effet, Andry Rajoelina, l’homme fort de Madagascar depuis le coup d’Etat civilo-militaire de mars 2009 a vainement cherché à prendre la parole à la 64ème Assemblée générale des Nations unies à New-York. Il aurait presque réussi à le faire jeudi dernier, quand les responsables des pays de la SADC, la Communauté économique des Etats de l’Afrique australe, présents à New-York, ont menacé de quitter les lieux si on lui permettait de parler. Ce qui aurait été un très grand coup pour le successeur de Marc Ravalomanana. Mais finalement, le chef de l’Etat malgache n’a pas pu avoir accès à la tribune de l’ONU. Pour les membres de la SADC, une intervention de Rajoel à ce lieu ô combien prestigieux, serait perçue comme une caution de l’ONU aux putschistes. C’était là, pourtant, une aubaine pour ce jeune homme d’environ 36 ans, qui entendait frapper fort, pour obliger le reste de la Communauté internationale, à s’aligner désormais derrière l’ONU.  Réussir ce grand coup à l’ONU, serait alors une humiliation pour la SADC qui a suspendu de l’organisation, la grande île, en réaction au refus catégorique de Rajoel de faciliter la sortie de crise, par le partage du pouvoir, après les deux réunions d’août dernier à Maputo au Mozambique. Il avait en effet, refusé de se soumettre au partage du pouvoir, qui voulait que la présidence de la transition, la vice-présidence et la primature ne soient pas les choses d’une seule mouvance. Mais Rajoel ne l’a pas voulu ainsi, privant Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy de postes juteux. Hier également, Andry Rajoelina a essayé d’avoir accès à la tribune. Il a procédé par tous les moyens. Les soutiens extérieurs ont tout tenté, remué leurs carnets d’adresses. Mais rien n’y fit. Les pays membres de la SADC ont une fois de plus posé leur veto. « Si on accepte qu’il prenne la parole, c’est nous qui quittons la salle », ont déclaré en chœur, les Etats membres de la SADC. Mais le jeune dirigeant malgache avait failli réussir son coup, n’eût été la vigilance de ses pairs d’Afrique australe. Pour ceux-ci, et ils l’ont encore réaffirmé, si Rajoelina prend la parole, c’est non seulement une caution à son régime non élu, mais aussi la porte ouverte à la chienlit dans les pays africains, où n’importe qui pourra se lever et faire partir un président élu, sans craindre une levée de boucliers de la Communauté internationale. La SADC aurait pu donner suite à la requête de Rajoel, si ce dernier n’avait pas osé défier ou même mépriser l’organisation sous-régionale après les discussions de Maputo le mois dernier. Au sortir de ce sommet, non seulement il n’a pas accepté de céder le moindre poste juteux au niveau des institutions étatiques aux trois autres tendances, mais il a également fait à sa tête, de retour de Maputo, en formant un gouvernement à sa guise. Ce défi lancé, la SADC avait à cœur de le relever. Et elle l’a fait. Puisqu’autant Rajoelina a agité son carnet d’adresses, autant la SADC, une organisation non négligeable composée du géant sud-africain et du bon exemple démocratique botswanais, a fait parler sa force au plan international, en menaçant de quitter les lieux. C’aurait été plus grave. L’on a sous pesé les deux options, avant de pencher pour la décision de la SADC. Finalement, c’est la délégation malgache qui a quitté précipitamment les lieux. Tant mieux pour l’ordre constitutionnel dans nos Etats. On peut être d’accord que Marc Ravalomanana avait fait du pouvoir présidentiel, une chose familiale, et que son départ a été saluée par nombre d’observateurs. Mais de là, que Rajoel refuse de partager le pouvoir, afin que le pays retrouve la stabilité, est un acte condamnable. Il aura appris à ses dépens, qu’on ne joue pas les durs devant des « anciens », outillés à la chose politique.

Tout comme lui, le putschiste de décembre 2008 en Guinée Conakry veut faire du forcing, pour se présenter candidat à l’élection présidentielle du 31 janvier 2010. Contrairement à ses propres engagements des débuts de la transition militaire qui a fait suite au décès de l’ancien président Lansana Conté. Comme beaucoup d’entre ceux qui veulent arracher le pouvoir aux civils, le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir, met en avant le peuple à qui il impute cette volonté de faire de lui, son candidat. Archi-faux. C’est bien Dadis Camara lui-même et son groupe restreint qui instrumentalisent un certain peuple pour réclamer sa candidature. Le président sénégalais qui dit être « le père spirituel » de l’homme fort de Conakry, a récemment changé de langage. Le gouvernement sénégalais, par la voix du ministre de la Communication a récemment demandé au jeune dirigeant guinéen, de respecter ses engagements, en ne se présentant pas à la prochaine présidentielle. Avant, c’est l’Union africaine qui avait demandé au président du Comité national pour la démocratie et le développement (CNDD), de lui faire une notification écrite de sa décision de ne pas se présenter à cette élection. Mais à côté, il y a la population, la vraie, qui manifeste constamment dans les rues de la capitale Conakry et de l’intérieur du pays, notamment à Labé, la deuxième ville du pays. Une ville réputée proche de l’opposition. Samedi, Dadis Camara devrait effectuer une visite dans ce fief de l’opposition. Mais il semble que la population avait décidé de lui réserver « une ville morte », à l’appel des forces vives de la nation.

Décidément, les putschistes risquent de finir dans la honte ! Surtout quand ils refusent de respecter leurs engagements.

 

 

 

C’est un sérieux revers subi jeudi par le président de la haute autorité de transition à Madagascar. En effet, Andry Rajoelina, l’homme fort de Madagascar depuis le coup d’Etat civilo-militaire de mars 2009 a vainement cherché à prendre la parole à la 64ème Assemblée générale des Nations unies à New-York. Il aurait presque réussi à le faire jeudi dernier, quand les responsables des pays de la SADC, la Communauté économique des Etats de l’Afrique australe, présents à New-York, ont menacé de quitter les lieux si on lui permettait de parler. Ce qui aurait été un très grand coup pour le successeur de Marc Ravalomanana. Mais finalement, le chef de l’Etat malgache n’a pas pu avoir accès à la tribune de l’ONU. Pour les membres de la SADC, une intervention de Rajoel à ce lieu ô combien prestigieux, serait perçue comme une caution de l’ONU aux putschistes. C’était là, pourtant, une aubaine pour ce jeune homme d’environ 36 ans, qui entendait frapper fort, pour obliger le reste de la Communauté internationale, à s’aligner désormais derrière l’ONU.  Réussir ce grand coup à l’ONU, serait alors une humiliation pour la SADC qui a suspendu de l’organisation, la grande île, en réaction au refus catégorique de Rajoel de faciliter la sortie de crise, par le partage du pouvoir, après les deux réunions d’août dernier à Maputo au Mozambique. Il avait en effet, refusé de se soumettre au partage du pouvoir, qui voulait que la présidence de la transition, la vice-présidence et la primature ne soient pas les choses d’une seule mouvance. Mais Rajoel ne l’a pas voulu ainsi, privant Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy de postes juteux. Hier également, Andry Rajoelina a essayé d’avoir accès à la tribune. Il a procédé par tous les moyens. Les soutiens extérieurs ont tout tenté, remué leurs carnets d’adresses. Mais rien n’y fit. Les pays membres de la SADC ont une fois de plus posé leur veto. « Si on accepte qu’il prenne la parole, c’est nous qui quittons la salle », ont déclaré en chœur, les Etats membres de la SADC. Mais le jeune dirigeant malgache avait failli réussir son coup, n’eût été la vigilance de ses pairs d’Afrique australe. Pour ceux-ci, et ils l’ont encore réaffirmé, si Rajoelina prend la parole, c’est non seulement une caution à son régime non élu, mais aussi la porte ouverte à la chienlit dans les pays africains, où n’importe qui pourra se lever et faire partir un président élu, sans craindre une levée de boucliers de la Communauté internationale. La SADC aurait pu donner suite à la requête de Rajoel, si ce dernier n’avait pas osé défier ou même mépriser l’organisation sous-régionale après les discussions de Maputo le mois dernier. Au sortir de ce sommet, non seulement il n’a pas accepté de céder le moindre poste juteux au niveau des institutions étatiques aux trois autres tendances, mais il a également fait à sa tête, de retour de Maputo, en formant un gouvernement à sa guise. Ce défi lancé, la SADC avait à cœur de le relever. Et elle l’a fait. Puisqu’autant Rajoelina a agité son carnet d’adresses, autant la SADC, une organisation non négligeable composée du géant sud-africain et du bon exemple démocratique botswanais, a fait parler sa force au plan international, en menaçant de quitter les lieux. C’aurait été plus grave. L’on a sous pesé les deux options, avant de pencher pour la décision de la SADC. Finalement, c’est la délégation malgache qui a quitté précipitamment les lieux. Tant mieux pour l’ordre constitutionnel dans nos Etats. On peut être d’accord que Marc Ravalomanana avait fait du pouvoir présidentiel, une chose familiale, et que son départ a été saluée par nombre d’observateurs. Mais de là, que Rajoel refuse de partager le pouvoir, afin que le pays retrouve la stabilité, est un acte condamnable. Il aura appris à ses dépens, qu’on ne joue pas les durs devant des « anciens », outillés à la chose politique.

Tout comme lui, le putschiste de décembre 2008 en Guinée Conakry veut faire du forcing, pour se présenter candidat à l’élection présidentielle du 31 janvier 2010. Contrairement à ses propres engagements des débuts de la transition militaire qui a fait suite au décès de l’ancien président Lansana Conté. Comme beaucoup d’entre ceux qui veulent arracher le pouvoir aux civils, le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir, met en avant le peuple à qui il impute cette volonté de faire de lui, son candidat. Archi-faux. C’est bien Dadis Camara lui-même et son groupe restreint qui instrumentalisent un certain peuple pour réclamer sa candidature. Le président sénégalais qui dit être « le père spirituel » de l’homme fort de Conakry, a récemment changé de langage. Le gouvernement sénégalais, par la voix du ministre de la Communication a récemment demandé au jeune dirigeant guinéen, de respecter ses engagements, en ne se présentant pas à la prochaine présidentielle. Avant, c’est l’Union africaine qui avait demandé au président du Comité national pour la démocratie et le développement (CNDD), de lui faire une notification écrite de sa décision de ne pas se présenter à cette élection. Mais à côté, il y a la population, la vraie, qui manifeste constamment dans les rues de la capitale Conakry et de l’intérieur du pays, notamment à Labé, la deuxième ville du pays. Une ville réputée proche de l’opposition. Samedi, Dadis Camara devrait effectuer une visite dans ce fief de l’opposition. Mais il semble que la population avait décidé de lui réserver « une ville morte », à l’appel des forces vives de la nation.

Décidément, les putschistes risquent de finir dans la honte ! Surtout quand ils refusent de respecter leurs engagements.

Publié dans Politique africaine

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T
<br /> non je ne suis pas une spécialiste, mais je lis les articles en entier alors.....je vois !!!<br /> bises<br /> Trinity<br /> <br /> <br />
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D
<br /> je parle au sens figuré, tu connais bien la photo. il faut reconnaitre , tu es la seule personne qui me fait cette remarque juste.j'ai un vrai problème , quand il<br /> s'agit de faire la mise en ligne de mes billets. je vais de plus en plus faire attention . bise et bonne soirée<br /> <br /> <br />
T
<br /> Et dans toutes ces affaires le peuple est malheureusement mis à mal et souffre sans pouvoir agir, faute de moyens !!!<br /> Encore dans cet article tu as des paragraphes qui sont répétés par 2 fois !<br /> bonne journée à toi<br /> Trinity<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> chère trinity , tu as le coup d'oeil. tu n'es pas une spécialiste par hasard<br /> <br /> <br /> <br />