Procès du 11-Septembre: Obama propose 200 millions de dollars pour aider les villes à assurer la sécurité

Publié le par Denis-Zodo

 - L'administration Obama propose de créer un fonds de 200 millions de dollars (144 millions d'euros) pour pallier les coûts en matière de sécurité pour les villes qui accueilleront des procès de détenus de Guantanamo. Une offre lancée au moment où New York se montre de plus en plus réticente à voir juger chez elle le cerveau présumé du 11-Septembre, Khalid Cheikh Mohammed. Lire la suite l'article

 

Les fonds proposés seront inscrits dans le projet de budget pour 2011 d'un montant total de 3.700 milliards de dollars (2.668 milliards d'euros) que le président américain soumettra lundi au Congrès, a-t-on appris ce week-end de source parlementaire.

En novembre dernier, le ministre de la Justice Eric Holder avait annoncé que Khalid Cheikh Mohammed et quatre autres détenus de Guantanamo seraient renvoyés devant un tribunal civil new-yorkais, dans le sud de Manhattan, non loin de Ground Zero, le site des tours jumelles du World Trade Center détruites lors des attentats du 11 septembre 2001.

 

Mais ce projet rencontre une opposition croissante à New York. Il paraît désormais plus en plus probable que la Maison Blanche doive décider d'organiser le procès ailleurs.

Le maire de New York Michael Bloomberg a envoyé début janvier une lettre à Washington, dans laquelle il prévient qu'il faudra au moins 216 millions de dollars (156 millions d'euros), soit plus du double des estimations initiales, pour renforcer la sécurité dans la ville rien que pour l'année suivant le transfert de Khalid Cheikh Mohammed et les autres suspects du centre de détention de Guantanamo à Cuba.

 

Après cela, le maire estime qu'il faudra 200 millions chaque année tant que les terroristes présumés seront détenus dans la ville, essentiellement pour financer les patrouilles supplémentaires.

 

La police new-yorkaise avait d'abord chiffré le coût de la sécurité à 75 millions de dollars (54 millions de dollars), avant de prévenir qu'il serait sans doute plus élevé.

Ces procès du 11-Septembre ont attisé la discorde entre New York et Washington. Déjà sous George W. Bush, Michael Bloomberg reprochait à l'Etat fédéral de ne pas assumer suffisamment les coûts en matière de sécurité.

Et il faut aussi compter avec les conséquences d'un tel renforcement de la sécurité dans la ville meurtrie par le 11-Septembre: le sud de Manhattan, où se trouve Wall Street, risque d'être totalement bloqué a d'ores et déjà prévenu la police new-yorkaise.

Le préfet de police Raymond Kelly a fait son effet lors qu'il a détaillé récemment devant les chefs d'entreprises et responsables économiques les mesures de sécurité exceptionnelles qui devraient nécessairement être prises, paralysant quasiment la circulation dans le secteur: patrouilles de police à pied et en voiture, postes de contrôle, périmètre de sécurité, inspection des véhicules, barrages routiers, survols en hélicoptère, chiens renifleurs d'explosifs, tireurs d'élite sur les toits...

 

Le retentissement médiatique d'un tel procès ne manquerait pas d'attirer les terroristes, qui pourraient être tentés de frapper de nouveau, avait déjà prévenu M. Kelly le 13 janvier devant un syndicat de police. Vendredi, il a jugé devant la presse que l'hostilité de l'opinion rendait "improbable" que le procès se tienne à New York. Deux responsables de l'administration Obama ont reconnu que le ministère de la Justice travaillait sur des projets alternatifs.

 

Les autorités de Pennsylvanie se sont d'ailleurs déjà inquiétées de l'éventualité que le procès soit délocalisé dans cet Etat où s'est écrasé l'un des avions du 11-Septembre.

Parmi les solutions de repli envisagées, figure la ville d'Alexandria dans le nord de la Virginie où a été prononcée en 2006 la sentence contre le Français d'origine marocaine Zacarias Moussaoui, qui avait plaidé coupable de complicité dans la préparation des attentats du 11-Septembre 2001.indique Associates press

 

Les Républicains ont pris la tête de l'opposition à l'organisation de procès de détenus de Guantanamo sur le sol américain. Mais certains Etats, comme l'Illinois, contrôlés par les démocrates, ne rechigneraient pas à accueillir les détenus, entrevoyant les créations d'emplois  financées par le gouvernement fédéral que cela engendrerait.

 

 

Publié dans Economie

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