L'ONU redoute un trafic "cocaïne contre armes" en Afrique de l'Ouest

Publié le par Denis-Zodo

 

La cocaïne acheminée en Afrique de l'Ouest par les cartels de la drogue sud-américains s'échange désormais contre des armes, selon l'ONU, qui craint que ce trafic n'alimente les nouvelles cellules terroristes liées au réseau Al-Qaïda dans la région.

"Il y a plus qu'un faisceau de preuves" pour attester d'un lien entre trafiquants de drogue et groupes terroristes, a estimé lundi soir Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en marge d'un sommet sur la drogue qui regroupait sept pays à Dakar.

"Il faut s'attaquer à ce problème et le tuer dans l'oeuf avant que cela ne devienne très sérieux", a déclaré M. Costa à l'Associated Press, sans donner davantage de précisions sur l'étendue de ce trafic et les pays impliqués.

Depuis au moins cinq ans, les cartels de la drogue sud-américains ont pris pied dans les pays pauvres et politiquement instables d'Afrique de l'Ouest pour faire transiter la cocaïne destinée à l'Europe".

"Il y a beaucoup de preuves d'une circulation à double sens", selon le directeur de l'UNODC. "De la drogue arrive en Afrique de l'Ouest par l'Atlantique et (...) de la cocaïne est échangée contre des armes."

L'une des routes présumées de la contrebande traverse des régions du Sahara contrôlées depuis plusieurs années par la rébellion touareg, aux frontières poreuses de pays relativement stables comme le Mali et le Niger.

Ce commerce "drogues contre armes" est particulièrement inquiétant du fait de la collaboration présumée entre rebelles touaregs et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ex-GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) algérien qui a fait allégeance au réseau d'Oussama ben Laden en 2006 et pris pied au Mali, au Niger et en Mauritanie.

En outre, selon Antonio Maria Costa, de nouvelles preuves attestent de la production de drogue en Afrique de l'Ouest. Certains trafiquants s'essaieraient même, malgré le climat et la nature du sol inadaptés, à la culture de pavot, dont on tire l'opium servant à la fabrication de l'héroïne, et qui est aujourd'hui une quasi-exclusivité de l'Afghanistan.

Source : AP

Publié dans société

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