L'Afghanistan, toujours rongé par la corruption et la pauvreté, selon un rapport

Publié le par Denis-Zodo

 

L'Afghanistan reste embourbé dans la pauvreté, la corruption et la violence en dépit des quelque 35 milliards de dollars d'aide (26 milliards d'euros) injectés dans le pays ravagé par la guerre entre 2002 et 2009, selon un rapport rendu public mardi par le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

Le document affirme que plus des deux tiers des Afghans vivent dans une pauvreté extrême, et ont perdu toute illusion quant à l'aptitude du gouvernement et de la communauté internationale à améliorer leur sort, en raison de leur incapacité à assurer leur sécurité ou à leur procurer des vivres et un abri.

"La corruption très répandue limite davantage l'accès aux services pour une large proportion de la population", souligne le rapport, accusant les responsables afghans de se soucier de leurs propres intérêts aux dépens du reste de la population.

Les femmes, les minorités ethniques et les personnes en situation d'invalidité souffrent des discriminations les plus importantes, ajoute le document de 26 pages, qui critique également la communauté internationale pour avoir trop mis l'accent sur la sécurité et s'être beaucoup moins investie en faveur du développement sur le long terme.

Plus de huit ans après le début de l'intervention militaire internationale qui a entraîné la chute des talibans, l'Afghanistan est le deuxième pays au monde à présenter le taux de mortalité maternelle le plus élevé, et le troisième en matière de mortalité infantile, selon le rapport.

"Seuls 23%" des habitants ont "accès à l'eau potable" et "seuls 24% de la population âgée de plus de 15 ans" savent "lire et écrire", précise le document.

Un porte-parole du bureau de l'ONU chargé de protéger les droits de l'Homme a déclaré que la communauté internationale avait échoué à répondre à ces problèmes en dépit des engagements pris en faveur du pays lors d'une conférence de 2001 à Bonn, en Allemagne.

Pour de nombreux Afghans, le seul moyen de survivre est de prendre les armes et de perpétuer le "cercle vicieux" de guerre et de pauvreté qui affecte le pays depuis des décennies, a déclaré Rupert Colville à des journalistes à Genève.

Source : AP

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