Afrique du Sud : un complot contre Jacob Zuma ?

Publié le par Denis-Zodo

 

 

 

De violentes manifestations ont lieu en Afrique du Sud, depuis la semaine dernière. Il s’agit de mouvements sociaux contre les conditions de vie dans les townships, ces cités appauvries. Mais il y a aussi la grève des employés municipaux. Contre les manifestants des townships qui manifestaient violemment, avec des jets de pierres et des déversements d’ordures à travers les villes, la police a dispersé avec des balles en caoutchouc, plusieurs centaines d’entre eux. Dans un township nommé Simile, près d’une ville située à près de 300 km au nord-est de Johannesburg, un policier a été légèrement blessé par des jets de pierres, et les manifestants ont brûlé une clinique, une bibliothèque et deux véhicules de la municipalité, selon la police de la localité.

Dans un autre township, situé à une quarantaine de kilomètres au sud-est de la capitale économique du pays, les manifestants ont bloqué des routes avec des pierres et des pneus, sans faire de blessés ni de bâtiments endommagés.

A la base de ces protestations sporadiques, les conditions de vie, notamment le manque d’eau et d’électricité et l’insalubrité des sanitaires publics.

L’on note que dans ce pays, quinze ans après la fin du régime ségrégationniste, 43% des Sud-africains vivent toujours avec moins de deux dollars par jour dans l’un des pays les plus inégalitaires au monde.

Les employés municipaux eux, ont entamé leur grève lundi, pour protester contre un mauvais traitement salarial.

On le constate, les mouvements de protestation se suivent dans le calme, mais aussi dans la violence. Et quand s’ajoute le caractère illimité de la grève, au mouvement des employés municipaux, il y a de quoi craindre pour l’avenir dans ce pays qui compte parmi les plus inégalitaires au monde.

Ces manifestations interviennent moins de quatre mois après l’élection de Jacob Zuma à la tête de l’Afrique du Sud. Il avait auparavant été élu à la tête de l’ANC et était le prétendant au poste de président de la République, quand le parti au pouvoir a décidé de demander la démission de Thabo Mbeki, l’ancien président qui, magouillant avec la Justice pour faire condamner Zuma, poursuivi pour de nombreux motifs. Depuis la démission de Mbeki, l’ancien président sud-africain n’a pas gommé son départ forcé du pouvoir. Ses partisans avaient menacé de créer un parti ou de soutenir un candidat, autre que celui de l’ANC. Mais rien n’y fit, puisque Zuma fut brillamment élu à la tête du pays en mai dernier.

Tous les plans pour empêcher Zuma d’être au fauteuil présidentiel ont visiblement échoué.

C’est pourquoi, on a envie de se demander si ceux qui étaient à la base des complots ourdis pour avoir raison du « Zulu » en chef, ne sont pas en train de récidiver.

Tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. Et puis en politique, ne dit-on pas que tous les coups sont permis ? Peut-être que le seul moyen pour les adversaires en interne de Zuma, c’est de susciter la colère des populations défavorisées contre le pouvoir en place, pour prétendre vouloir lui mener la vie dure. Ce n’est pas à exclure.

Toutefois, l’Afrique du Sud étant une nation économiquement puissante, on peut imaginer que la population a un sens élevé de la vie, et que les Sud-africains savent ce qu’ils veulent. Mais l’homme étant ce qu’il est, il peut être manipulé à souhait et prendre la direction contraire de la voie sur laquelle il était engagé.

Si c’est un complot ourdi contre Zuma pour le mettre à mal, ses auteurs doivent se raviser. Car, rien ne pourra remettre au pouvoir Thabo Mbeki, s’il est avéré qu’il est parmi ces comploteurs.

 

Les Sud-africains doivent savoir que ce sont les Blancs qui ont donné au pays son développement. Venus aux affaires, les Noirs doivent jouer leur partition, et bien. Car, le contraire ne fera que donner raison aux Blancs qui avaient confisqué le pouvoir pendant des décennies. Les querelles intestines n’arrangeront rien aux rancoeurs des uns et des autres. Seul le travail paiera et donnera à l’ANC et aux Noirs sud-africains la valeur qu’ils attendent.

Publié dans Politique africaine

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