Lait contaminé : en Côte d’Ivoire, tout le monde doit s’approprier ce problème (2e partie)

Publié le par Denis-Zodo

C’est dans une approche intégrée que nous pouvons lutter efficacement contre ce phénomène chez nous. Nous en appelons à la vigilance de nos populations. Car,  il ne s'agit pas seulement du lait. Puisqu'en 2000, il y a eu beaucoup de scandales concernant les produits chinois. En 2004, on a découvert sur les jouets des enfants «dodos» des matières fécales, le scandale des aliments aux Etats-Unis où 4.000 chiens et chats ont été contaminés. . La sécurité sanitaire des aliments doit être l’affaire de tous, principalement des consommateurs, qui peuvent apporter la grande sanction en rejetant la mauvaise qualité. Les consommateurs doivent être les garants de leur propre sécurité. S’ils ne sont pas vigilants et impliqués dans la recherche de solution, il sera difficile d’atteindre des résultats. La responsabilisation des producteurs est grande dans la crise actuelle. Ils doivent se sentir concernés par la santé des consommateurs.

 

Il faut par ailleurs, un engagement de la société civile ivoirienne

La Côte d’Ivoire doit renforcer ses contrôles sur les importations de produits alimentaires, face aux scandales sanitaires comme celui du lait frelaté en Chine, mais l'idée est encore loin de faire l'unanimité parmi les ivoiriens. On voit bien avec ce qui se passe en Chine sur le lait , ce qui s'est passé avec l'huile frelatée en Ukraine, que la société a des exigences.

La peur du lait contaminé chinois  doit  renforcer les ONG dans la défense d'un mémorandum que la côte d’ivoire doit présenter sans attendre ces crises, sur le renforcement des contrôles sanitaires des produits importés en Côte d’Ivoire. Il s'agit de "protéger les consommateurs, harmoniser les méthodes et les règles de contrôles et aussi faire en sorte que les produits qui y rentrent,  respectent bien les mêmes normes que celles que nous imposons à nos producteurs sur le plan sanitaire".

Si l’allaitement maternel est la meilleure façon d’apporter aux nourrissons les nutriments nécessaires à leur croissance et à leur développement, il est tout aussi fondamental de disposer de quantités suffisantes de préparation en poudre pour nourrissons afin de satisfaire les besoins des nourrissons qui ne sont pas allaités aux seins. Cette poudre peut être des poudres de céréale.

Car, l’OMS et la FAO ont signalé que le remplacement des préparations en poudre pour nourrissons par d’autres produits tels que le lait condensé, le lait additionné de miel ou le lait frais n’était pas valable puisque ces produits compromettent la santé et l’état nutritionnel des nourrissons, qui sont particulièrement vulnérables. En outre, l’OMS recommande l’allaitement au sein exclusif des nourrissons pendant les six premiers mois. Aucune autre alimentation liquide ou solide, même l’eau, n’est nécessaire pendant cette période. Ensuite, il faut donner une alimentation complémentaire tout en poursuivant l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans, voire plus.

Par la suite, les nourrissons doivent recevoir une alimentation complémentaire sûre et adéquate pendant la poursuite de l'allaitement au sein jusqu'à deux ans et plus. Il faut absolument que les consommateurs retrouvent confiance. Les produits contaminés à la mélamine doivent être retirés de la chaîne de production agro alimentaire afin de ne pas prolonger l’exposition. L’approvisionnement en produits laitiers sûrs doit reprendre immédiatement.

Cependant, les mesures prophylactiques doivent respecter des critères environnementaux. Les responsables de  l'environnement devront limiter la pollution lors de la  destruction des stocks de produits laitiers contaminés par la  mélamine.

Le ministère de l’environnement et les ONG  sont supposés  renforcer leur surveillance quand les produits laitiers seront  brûlés dans des incinérateurs.   Les laits en poudre et les yoghourts pourront, avec certains  autres produits, être enterrés dans des fosses, s'ils sont en petit nombre, précise la circulaire, mais ceci doit d'abord faire l'objet d'une autorisation des autorités de contrôle locales.  Les sociétés et les usines épinglées doivent être  tenues de faire enregistrer auprès des responsables de  l'environnement, le type, l'origine et la quantité de produits  devant être détruits.

En effet, de janvier à aujourd’hui, des quantités considérables de lait chinois ont été commercialisées de par le monde. Les stocks ont été éliminés en Chine mais en est-il de même pour les autres pays?

Concernant nos pays, la Chine a déclaré que l’essentiel des produits incriminés n’était pas destiné au Mali, mais à d’autres pays de la sous région.

En attendant les résultats, l'entreprise a décidé, pour des raisons de sécurité, de retirer provisoirement les produits de la vente.

Selon un récent communiqué récent,des mesures suivantes ont été prises : le maintien de l’interdiction d`importation du lait et produits laitiers en provenance de la Chine, de l’exigence d’un certificat d`origine et de non contamination à la mélamine pour le lait et produits laitiers délivrés par les services vétérinaires de tout pays exportateur de lait vers la Côte d’Ivoire ; de la levée des consignes sur les produits initialement confisqués et de la mise en œuvre d’un schéma de traçabilité consistant à obliger chaque opérateur à communiquer son circuit de distribution aux services vétérinaires qui en assurent le contrôle et la vérification. Quant aux inspections et contrôles vétérinaires, ils se poursuivront en vue de saisir tous les produits prohibés.

 

On rappelle que, suite au scandale du lait contaminé en Chine qui continue de défrayer la chronique, la Côte d’Ivoire, par l’entremise du ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques a pris dans un premier temps, une mesure d’interdiction d’importation de lait et de produits dérivés, la mise sous consigne de tous stocks de ces produits d’origine chinoise. Il a aussi prélevé des échantillons sur les 70 premières tonnes des produits saisis en envoyant ceux-ci dans un laboratoire de l’Union européenne pour des analyses plus approfondies pour confirmer ou infirmer de la présence de la mélamine dans lesdits produits. Les résultats de ces analyses sont formels : "Les produits échantillonnés à savoir : Vitatop, 3 in1, Starlac, Pomo, Milk powder, Mil kas, Top lait sont indemnes, c`est-à-dire ne contiennent pas de la mélamine ".

Selon le ministre du Commerce il faut d'abord que nous puissions démontrer que ce lait contient effectivement de la mélamine lors des analyses avant d’accuser.

Il a demandé aux Ivoiriens d'arrêter momentanément la consommation du lait et les dérivés tels que le chocolat, les bonbons, le biscuit, etc.

Mais reconnaît les limites de leurs actions. Ainsi le ministre affirme que « la difficulté est grande pour nous parce que nous sommes dans un pays en voie de développement. Il y a des transbordements qui sont faits, le lait que nous avons pris actuellement chez un certain nombre d'importateurs, arrive dans des conditionnements de 25 kg. On le retrouve après dans des sachets de 100 grammes (g), 200g …»

Partant de cela, tous les circuits de distribution de fournitures sont-ils  concernés par les analyses ? La réponse est négative, car, la semaine dernière, des tonnes de produits présumés contaminés ont été saisies dans des usines de produits laitiers. …On le sait, depuis le déclenchement du scandale du lait contaminé en Chine le 18 septembre, le gouvernement ivoirien a décidé d'interdire les importations en provenance de ce pays et de procéder à des consignes de stocks sur le terrain. Pourtant, quelques jours après, on note plus de 50 tonnes de lait suspect, d'origine chinoise saisies. Et les analyses sont en cours… Aussi, qu’en est-il des produits laitiers chinois qui pilulent les marchés d’Abidjan et de l’Intérieur ? Les ministres n’en  ont pas certainement encore vu.

 

En attentant, la solution ultime est le changement des habitudes alimentaires en s’orientant vers l’abstinence à la consommation du lait. Car, nos interlocuteurs soutiennent toujours qu’il n’y a pas eu d’études formelles, décriant les risques réels sur la santé humaine.

 

 

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Publié dans société

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